L’apprentissage réussira-t-il à mettre au travail une jeunesse qui a de plus en plus de mal à s’insérer dans le monde de l’emploi ? C’est le pari que fait le gouvernement avec un volet volontariste concernant la réforme de l’apprentissage.
Ce mode ancestral de première formation qui permettait de transmettre efficacement des savoir-faire techniques depuis des siècles avait été bien mal traité et considéré durant les 30 dernières années.
Avec un objectif de progression de 40 % des effectifs sur 5 ans, le gouvernement s’affirme comme ambitieux, allégeant les charges sur les apprentis, ainsi que sur leur revenu net. Il est en effet choquant d’enregistrer plus de 20 % de taux de chômage parmi les moins de 25 ans et un grand nombre de places d’apprentis vacantes. Mais on se heurte là à toute une conception du travail ou plutôt du non travail générée par notre
société.
A l’époque de l’incitation à la paresse par les intellectuels du pays et par les médias, il semble bien difficile d’inverser les tendances et de remettre la population au travail. Pour cela il faudrait parallèlement que les nantis, ceux qui ont un emploi et qui le pratiquent si peu, bénéficient de moins d’avantages. L’apprentissage est en effet le baromètre du dynamisme technique d’un pays et de sa volonté de créer des richesses par la production de biens et services.