La France fait partie du groupe des champions du chômage. Même en plein emploi économique, le pourcentage de chômeurs ne descend pas en dessous de 9 %. C’est tout le pays qui doit financer à plusieurs titres un tel fardeau (indemnisation des chômeurs, charges sociales plus lourdes, etc.). Deux raisons majeures à cette situation aberrante.
Une indemnisation trop facile pour les chômeurs français ou pour les pseudo- chômeurs, mais aussi une trop grande rigidité de l’emploi. Se défaire du personnel en trop est devenu tellement difficile et tellement coûteux que les patrons évitent l’embauche de salariés. Des assouplissements de l’emploi sont nécessaires depuis plus de vingt ans. Lorsque, timidement, on commence à les annoncer, c’est un tollé de la presse, des syndicats et de nombreux démagogues. Les Français refusent la précarité lorsqu’ils sont salariés. Mais, en revanche, ils veulent une totale liberté lorsqu’ils sont consommateurs. Ils se dédoublent : grande souplesse et grande mobilité au point d’être des zappeurs lorsqu’ils sont clients, rigidité totale lorsqu’ils sont salariés. Le problème, c’est qu’ils font subir cette incohérence à des entreprises prises entre deux feux. Ils ne veulent pas voir que ce sont eux-mêmes qui souffriront des contraintes qu’ils imposent à ces entreprises.
Mais ils en ont l’habitude car le mot d’ordre est déjà : consommer de plus en plus et travailler de moins en moins.