Alors que l’industrie hôtelière française a enregistré de belles performances en 2018 notamment grâce à la hausse de fréquentation de la clientèle internationale, l’avenir s’annonce incertain. Les manifestations à répétition des « gilets jaunes », dont les images d’émeutes ont largement été diffusées à l’international, ont terni l’image de la France. À l’heure où l’Hexagone est en concurrence directe avec les autres pays européens, la destination risque bien de perdre en attractivité. Quelles seront les retombées pour les hôteliers français ces prochains mois ? Difficile de le prévoir alors que le mouvement se poursuit en ce début d’année. Beaucoup de professionnels indiquent avoir subi une baisse significative de leur activité ainsi que des réservations lors des fêtes de fin d’année. Rien que sur le premier mois des manifestations, entre 50 et 100 millions d’euros ont été perdus pour les hôteliers et les restaurateurs, a indiqué le GNI (lire Manifestations des Gilets jaunes). Malgré les mesures annoncées par les politiques, comme l’exonération des droits de terrasse à Paris, l’addition risque d’être salée pour les professionnels.
Dans un autre registre, les hôteliers explorent de nouvelles voies pour conquérir et fidéliser la clientèle d’affaires. Exit les salles de séminaire classiques en sous-sol, désormais l’expérience client, la flexibilité des aménagements, le côté décontracté, sont de mise, à l’instar de Nehô qui développe un concept inédit. Ce groupe hôtelier a entamé la construction de deux hôtels de 11 000 et 10 000 m² comportant une large part d’unités d’hébergement totalement modulables, permettant de transformer des chambres en bureaux ou salles de réunion la journée (lire notre dossier). Des établissements qui deviennent complètement hybrides pour s’adapter aux différentes attentes des clients. Les hôteliers doivent savoir innover et évoluer pour prendre en compte les nouveaux usages, une question de survie dans un environnement en constante mutation !
Francis Luzin