Si la France est la première destination mondiale avec quelque 89 millions de visiteurs étrangers en 2017, son parc hôtelier se réduit. Une baisse historique de 3,7 % au 1er janvier 2018 avec pour la première fois une contraction du parc des chaînes intégrées (lire le dossier Classement 2018 – Hospitality On). Du côté des hôteliers indépendants, la tendance est également baissière. Si beaucoup d’établissements ont développé des concepts de boutique-hôtel dans les centres-villes des grandes villes, de plus en plus de chaînes internationales s’intéressent à ces approches, en lançant des marques non standardisées.
L’industrie hôtelière française doit trouver un nouveau souffle pour ne pas se laisser distancer par les autres destinations européennes, où la croissance des chaînes hôtelières est supérieure à celle de l’Hexagone. Pour cela, il est essentiel de savoir se renouveler et de proposer des offres attrayantes qui répondent aux attentes des consommateurs. À l’ère de l’économie collaborative et du développement des hôtels hybrides et hostels, le moindre retard d’adaptation risque d’être rapidement sanctionné. Un renouveau qui ne pourra être apporté qu’avec la mobilisation de tous les intervenants, dont l’État, pour soutenir les investissements indispensables au secteur.
Si les premiers mois de l’année 2018 ont été prometteurs pour les professionnels de l’hôtellerie avec une hausse du taux d’occupation de 2,6 % en février et de 8 % du RevPAR, le début du printemps aura été décevant pour une grande partie d’entre eux, en raison des vagues de grèves dans les transports. De nombreux CHR accusent une baisse substantielle de leur activité. Une grève perlée qui suscite bien des incertitudes alors que les professionnels du tourisme entament des périodes clés. Des mouvements, qui plus est, qui ternissent l’image de la France à l’international et fragilisent encore nos destinations !
Francis LUZIN,
Directeur de la publication