« Beaucoup de bruit pour rien », c’est l’avis de tous, et il fallait s’y attendre. Après s’être mise à l’écoute des organisations professionnelles et de leur tintamarre, Sylvia Pinel nous sert son plan pour l’avenir de la restauration dont les 10 priorités évoquent plus un fade bouillon que de vraies recettes pour valoriser la filière !
Dans ces nouvelles prophéties guidées par le souci de « mieux informer le consommateur et promouvoir la qualité dans la restauration », on retrouve pêle-mêle, dans la boîte à outils du parfait restaurateur, toute une panoplie de logos : la promotion du « fait maison », avec un logo pour signaler sur les cartes les plats faits maison à partir de produits bruts ; la valorisation des produits français avec la marque France et l’utilisation de son logo ; la simplification du titre de « maître restaurateur » et la modernisation de l’image de ce titre à travers une nouvelle identité visuelle, une nouvelle plaque et un nouveau logo… Bref, des idées qui auraient pu sortir de n’importe quelle agence de communication graphique !
Quant à savoir ce qu’est réellement un plat fait maison à base de produit brut, et comment vérifier l’authenticité de chaque plat proposé sur la carte, ce sera une autre histoire…
À quoi ont donc servi toutes ces discussions durant un an ?
Des épisodes houleux, tel que le débat sur l’appellation restaurant, n’ont eu qu’un résultat : montrer à nouveau la difficulté des organisations à porter ensemble un projet clair.
Finalement, seules les initiatives privées ou locales, s’appuyant sur les réalités du terrain et des entreprises, tiennent la route.
Le projet initié par le Collège Culinaire de France avec la création de son appellation « Restaurant de qualité » est la seule proposition cohérente pour valoriser la restauration. L’appellation repose sur trois volets simples : le partage des mêmes valeurs professionnelles, telle que la lutte contre l’uniformisation du goût ou l’emploi non délocalisable ; la transparence envers le consommateur tout en soignant l’accueil ; fédérer clients et producteurs autour de la qualité. Quant au contrôle, il sera assuré par le Collège avec une participation active du client.
Voici un exemple de professionnels organisés qui ont su prendre en main leur avenir avec une stratégie reposant sur la passion pour un métier et la connaissance concrète de ses réalités.
Francis Luzin