Si les avantages accordés aux salariés de l’hôtellerie-restauration par la nouvelle convention collective sont apparus comme trop dispendieux par une partie des patrons de CHR, que va-t-il en être de la nouvelle grille salariale demandée par les syndicats salariés ? Le dilemme est particulièrement déchirant. D’un côté, une profession qui recherche des salariés qui se détournent d’elle, d’un autre, des coûts salariaux qui étouffent les petites entreprises. Avec l’augmentation du SMIC (du fait de la disparition du SMIC hôtelier), les écarts entre les salaires les plus faibles et les plus élevés ont été écrasés. D’où la demande par les syndicats salariés de procéder à un effet d’accordéon sur la grille salariale afin de réintroduire les écarts existants précédemment. Mais là est toute l’ambiguïté du SMIC qui est calculé pour progresser plus rapidement que la moyenne des salaires et qui sert en fait à emballer les salaires si la structure des salaires ne s’écrase pas. Logiquement, il n’y a aucune raison de se servir du SMIC pour faire progresser la totalité des salaires. La discussion sur la grille salariale n’a pas de justification technique aujourd’hui. En revanche, on ne peut, dans le même temps, se plaindre de ne pas trouver de personnel et refuser d’augmenter les salaires. Mais la décision de payer ses salariés à un niveau plus élevé doit relever d’une décision du patron d’établissement. Libre à lui de prendre le risque d’être à court de personnel.