Le coup de force qui a été tenté au congrès de Nantes est un événement grave. Non seulement par la méthode brutale employée. Mais aussi et surtout parce qu’un syndicat professionnel ne se « prend » pas par un coup d’Etat. S’il suffit qu’un clan de mécontents ou d’ambitieux manifeste pour renverser les dirigeants élus démocratiquement, la porte se trouvera ouverte à tous les débordements. Si on justifie un putsch par le chaos qu’on a soi-même créé, le syndicalisme patronal entrera dans une instabilité sans fin, digne des régimes africains ou sud-américains.
L’Umih a des statuts. Il faut veiller à ce qu’ils soient respectés, sans quoi seule la loi des plus violents s’imposera. C’est pourquoi il serait très grave que la légalité ne soit pas rétablie à l’Umih, qui est le plus important syndicat patronal français. Cette affaire fera date. Si des putschistes peuvent garder le pouvoir dont ils se sont emparés par la force, le syndicalisme de demain sera au service de ses adhérents ou des meneurs les plus ambitieux. Pour l’instant, les chaînes profitent des évènements pour décrédibiliser les syndicats d’indépendants. Elles peuvent ainsi briller grâce à des politiques marketing qui font apparaître la baisse des prix aux yeux des consommateurs – contrairement à celles, bien moins visibles des indépendants – et par une politique sociale plus favorable aux salariés.