L’accord sur la convention collective d’une part et l’article 4 de la loi sur le soutien à la consommation et à l’investissement du 29 juillet 2004 d’autre part ont suscité de nombreux commentaires émotifs et partisans avant même que les impacts de leurs textes aient été sérieusement analysés. Une presse professionnelle à scandale venant soutenir la position ambiguë de syndicats minoritaires en mal de reconnaissance n’a pas permis de dépassionner le débat. L’UMIH qui était dans une négociation sur deux fronts ne pouvait pas non plus prendre des positions définitives avant que tout fût arrêté. Elle n’a donc pu clarifier sa communication au moment où les démagogues donnaient de la voix. Il est de fait que le grand débat et les promesses sur la baisse de la TVA avaient fait naître de justes espoirs dans la profession, affaiblie par la montée des charges de toutes sortes et par une baisse conjoncturelle de son activité en 2003. Le report régulier de la baisse de la TVA, puis la proposition de la baisse de certaines charges, puis la mise sous condition de cette baisse de charges ressemblaient fort à un marché de dupes. De quoi rendre les professionnels soupçonneux, voire agressifs. Mais la signature de la convention collective n’a pas, à proprement parler, constitué un «lâchage» de la part du syndicat patronal. Par exemple, certains jours de congés octroyés représentent des avantages qui étaient issus de lois déjà votées comme celle du travail de nuit. Les avantages nouveaux de la convention collective sont davantage une intelligente façon de traiter des contraintes issues de textes législatifs et réglementaires existants. La signature de la convention collective a aussi permis d’éviter le passage aux 35 heures que certains syndicats irresponsables avaient avalisé. Si le gouvernement a en partie repris d’une main ce qu’il donne de l’autre, les négociateurs de l’UMIH ne peuvent être taxés de faiblesse à part qu’ils ont refusé le conflit majeur. Celui-là était-il nécessaire ? Une question bien difficile à trancher.