La Convention Collective de notre profession est en cours de renégociation. Les syndicats et le patronat s’opposent. Cela est traditionnel. Tout le monde joue le jeu pour lequel il a été élu. Que les syndicats essaient d’obtenir le plus possible de ces négociations, il n’y a rien de surprenant. En revanche, ce qu’il y a de choquant est le discours qu’ils tiennent auprès de la presse. Et surtout la CGT. Décrire la restauration comme le secteur le plus rétrograde du pays, où les conditions de travail sont dignes d’un pays en voie de développement, nuit fortement à toute la profession. On ne peut prétendre s’investir dans une profession et «cracher dans la soupe» en même temps.
La restauration n’a pas pu réaliser des gains de productivité importants à l’instar d’autres secteurs et ne peut garantir à ses salariés autant d’avantages. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle emploie autant de personnes comparé à son chiffre d’affaires, et donc reste un îlot d’emplois. Ce n’est pas la peine de lui demander ce qu’elle ne peut donner et surtout d’accentuer une image négative afin d’accroître les problèmes de recrutement qui bloquent son développement.
Que des médias engagés depuis longtemps dans le soutien des syndicats enfourchent cette campagne de dénigrement, on peut le comprendre. Mais que des médias professionnels aient l’irresponsabilité de soutenir les revendications les plus déraisonnables, on ne peut y voir que la volonté de régler des problèmes personnels à travers une attitude démagogique bien simpliste.