Industrie Hôtelière

Pour le meilleur… ou pour le pire ?

Crise alimentaire, crise économique… même combat ?
Le scandale de la viande chevaline dans les lasagnes, et toutes les affaires similaires qui ne manqueront pas d’exploser dans les prochains mois, seraient-elles des ersatz de la crise financière touchant de plein fouet les entreprises ayant pour mission de remplir nos assiettes ?
Les restaurateurs qui nous lisent et que nous connaissons bien, ainsi que leurs représentants patronaux, sont conscients de ces questions vitales pour leur avenir.
En se battant pour la transparence alimentaire et la défense de leur métier, ils ont choisi de faire face, et c’est tout à leur honneur.
Cependant la vraie question qui devrait être posée, notamment par les syndicats représentant ces métiers en souffrance, c’est : dans quelles mesures sommes-nous responsables ?
Si certains ne font pas correctement leur métier, cela n’implique pourtant pas l’ensemble de la profession qui, pour la majorité, se bat depuis toujours pour une alimentation de qualité. C’est même leur raison d’être, leur crédo et la raison pour laquelle aujourd’hui on les voit se meurtrir, sous le regard à peine condescendant d’un État hypocrite.
Nos grands chefs, comme nos petits patrons d’établissements défendant leurs valeurs et leur métier ont sans doute fait un peu trop vite leur mea culpa. Ils ne cessent de s’engager pour nous offrir du meilleur dans nos assiettes, ou nos sandwiches, alors que les gouvernements successifs ne leur proposent que le pire !
L’engagement sur la transparence alimentaire et la valorisation des savoir-faire apparaissent à la profession comme les ultimes solutions pour sauver la restauration… Mais les restaurateurs doivent-ils endosser seuls toutes les responsabilités ?
Ne nous trompons pas de combats : la qualité des prestations de la restauration française doit sans cesse être préservée et améliorée ; la transparence et les titres sanctionnant cette qualité doivent être valorisés… Mais cela, c’est pour parvenir au meilleur !
Aujourd’hui, nous sommes dans le domaine du pire. Celui de la lutte pour survivre, malgré les écrasements fiscaux subits par la profession… et leurs clients autant touchés par la pression fiscale. Le pire, c’est bien le moment où ni les clients, ni les prestataires ne peuvent faire face, faute de marge financière…

Francis Luzin

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