La restauration et, à un moindre degré, l’hôtellerie sont des activités de service où la main-d’oeuvre joue un rôle majeur. Peu d’automatisation dans ces métiers, ce qui leur permet d’être un des rares secteurs qui contribue positivement à la création d’emplois dans le pays. Mais, malheureusement, la restauration n’attire que peu les jeunes recrues et même les plus vieux, et la profession souffre d’un grave problème de recrutement.
Il est vrai que les jeunes générations, élevées dans un monde où le loisir représente l’élément culturel dominant, et où le travail et l’effort sont considérés comme des pôles de rejet, la restauration qui n’a pas automatisé ses tâches se trouve en décalage.
Mais lorsque l’on a constaté que les jeunes gens fuient nos métiers et que l’on ne peut inverser les tendances d’évolution des comportements dictées par les évolutions sociales, il faut bien accepter de s’adapter. Le niveau de rémunération est certes un élément attractif et il faut trouver dans la gestion des entreprises les marges suffisantes pour dégager des salaires motivants.
Mais la motivation ne se limite pas au salaire. Les secteurs industriels le savent depuis au moins quarante ans. Le management des ressources humaines est une technique sans laquelle des pans entiers de l’économie n’auraient pu progresser s’ils ne l’avaient adopté.
La restauration, campée sur des valeurs traditionnelles, n’a pas su comprendre que la psychologie des salariés avait suffisamment évolué pour que le mode de direction change de façon drastique. L’animation d’équipe est encore plus vitale à l’efficacité d’une entreprise de restauration qu’à une entreprise de métallurgie. Elle est une des clés du problème de recrutement.