Industrie Hôtelière

SPRE : l’esprit d’escalier

La hausse incroyable de la redevance SPRE est présentée comme une surprise. Mais elle n’en est pas une. Elle est offi cielle depuis plus d’un an. + 260 % ! Qui dit mieux ? Et c’est à l’heure de passer à la caisse que nos professionnels découvrent ce qui a été décidé pour eux voici un an. Pire encore : la distinction, d’ailleurs fl oue, que la SPRE a instauré entre les établissements qui diffusent une musique de fond et ceux qu’elle classe dans la catégorie des “bars à ambiance musicale“ et “restaurants à ambiance musicale“. Ces derniers voient en effet leur chiffre d’affaires HT ponctionné de 1,65 %. Pour certains établissements, la facture dépassera 20 000 euros ! La réaction des syndicats intervient après que ces hausses aient été entérinées et sans qu’ils aient protesté publiquement. Aujourd’hui, les professionnels, adhérents ou non, découvrent ce que la SPRE leur a réservé. Beaucoup demandent des comptes. En février, l’UMIH et la CPIH ont appelé à refuser la hausse et à régler une contribution juste égale à celle versée pour 2009. Cette mesure revient à une épreuve de force avec les pouvoirs publics. Il faudra sans doute s’attendre à ce que les professionnels qui suivent cette consigne soient poursuivis. Qui leur prêtera alors assistance ? Pour défendre la profession, il aurait sans doute mieux valu quitter la table à la Commission de la rémunération équitable et alerter l’opinion de ce qui se préparait. Maintenant, la renégociation de la contribution à la SPRE et la remise en cause du traitement discriminatoire imposé aux BAM et RAM est impérative. Les syndicats y vont de leur crédibilité.

Francis Luzin

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