Alors que le gouvernement annonçait un plan de réouverture en trois phases pour les restaurants et les débits de boissons, mené en concertation avec l’ensemble de la profession, le 16 mars, les professionnels ont pu enfin envisager leur reprise et entrevoir une lueur d’espoir. Un répit qui aura été de courte durée avec l’annonce deux jours plus tard de l’entrée en confinement de 16 régions et des restrictions de déplacement associées au-delà d’un périmètre de 10 km. Des mesures arbitraires et « incompréhensibles » comme la fermeture de certains commerces et pas d’autres et qui rendent impossible toute projection, met en avant la dirigeante d’un groupe hôtelier familial (Notre Dossier).
Les fondamentaux du secteur de l’hospitality demeurent forts et permettront aux établissements de repartir dès que les conditions sanitaires le permettront. Selon une récente étude d’EasyPanel pour le Collège Culinaire de France, 94 % des sondés déclarent ainsi être prêts à soutenir leurs restaurants en y allant plus souvent. La réouverture des restaurants est une condition sine qua non de reprise pour les hôteliers, les clients ne se déplaçant pas uniquement pour l’hébergement mais pour toutes les infrastructures d’une destination. Même si de nombreux établissements ont mis en place des solutions de restauration alternatives de qualité et parfois originales, elles ne sauraient suffire.
Pour les experts du secteur de l’hôtellerie, la reprise se fera sentir à partir de septembre prochain. Pour Vanguélis Panayotis, président de MKG Consulting, il faudra au moins attendre septembre 2022 pour retrouver des niveaux d’activité proches de 2019, après une saison estivale 2021 au moins comparable à celle de 2020 (Voir l’interview dans notre dossier).
Alors que la publication du décret instituant la prise en charge des coûts fixes au JO vient apporter une vraie bouffée d’oxygène au secteur, les professionnels se montrent inquiets quant à la reprise qui sera nécessairement à géométrie variable selon les types d’établissements et les destinations. Une période délicate, lorsque les aides de l’État vont diminuer et que le niveau d’activité n’aura pas encore retrouvé celui de 2019. La mobilisation de toute la profession est indispensable pour organiser cette période de transition.
Francis LUZIN,
Directeur de la publication