Didier Arino,
directeur général associé
au cabinet Protourisme
Après avoir repris des couleurs cet été dans l’Hexagone, le secteur du tourisme a pris de plein fouet la deuxième vague Covid. Un véritable tsunami avec une perte de chiffre d’affaires estimée à 50 milliards d’euros depuis mars dernier, indique Didier Arino, DG au cabinet Protourisme(1). Parmi les voies pour la reprise d’activité en hôtellerie, la reconquête de la clientèle famille.
Le secteur du tourisme est confronté à une crise inédite. Quel état des lieux faites-vous ?
Didier Arino – Du point de vue macroéconomique, la chute d’activité du secteur du tourisme – hébergement marchand, restauration, transport, agences de voyage…– est abyssale, de l’ordre de 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, depuis mars dernier en France. À combien allons-nous finir à la fin de l’année, 60, 70 milliards de pertes ? Le tourisme d’affaires est particulièrement impacté avec un manque à gagner qui risque d’atteindre entre 20 à 25 milliards d’euros.
Au niveau mondial, la chute du nombre de touristes internationaux est vertigineuse. Nous sommes ainsi passés de 1,4 milliard en 2019 à environ 700 à 750 millions en 2020. Nous risquons ainsi de retrouver le niveau de 2005 avec une baisse de recettes touristiques de l’ordre de 800 à 1 000 milliards de dollars.
En France, après un été qui s’est plutôt bien passé, voire très bien dans certains territoires, la reprise n’a pas été celle escomptée