Qui a connu Barcelonnette voici quinze ans ne la reconnaîtrait plus. Appelée à héberger les skieurs de Pra-Loup, Sauze et Super-Sauze, elle est devenue une entité touristique à part entière, sachant tirer son épingle du jeu même en période de déneigement. Avec un large centre ville piétonnier, une belle réhabilitation architecturale, des animations de qualité, cette cité de 3 500 habitants (7 000 pour l’ensemble de la vallée de l’Ubaye) voit sa population multipliée par cinq en été et elle attire un nombre croissant d’étrangers tout au long de l’année.Selon les professionnels interrogés, la communauté de communes y est pour beaucoup avec par exemple la création des «chalets accueil» chargés de renseigner les arrivants de 9 à 21 h et «de ne jamais les laisser repartir sans leur avoir trouvé l’hébergement demandé». D’un autre côté, ici, la solidarité professionnelle est grande et peut surprendre.Conscients du potentiel – stations, nature, grands cols, culture montagnarde associée au succès colossal de l’immigration locale du 19è s, au Mexique – les patrons ici, issus de la vallée ou pas, ont misé sur la solidarité. Sur la base de deux hôtels dans chaque catégorie (sauf quatre étoiles), ils ont pris le parti de ne jamais afficher «complet». «On trouve toujours le moyen de loger un client, explique René Marcellier – un natif de la Loire qui a entièrement refait le Grand