A Antibes où le nautisme fait vivre la plus importante partie de la population azuréenne, un petit nombre de commerçants livrent leurs marchandises et leur savoir-faire aux palaces flottants. Cette clientèle, à 95% anglo-saxonne, exige le top. La meilleure publicité, c’est le bouche-à-oreille. L’idéal, c’est assurer une livraison la plus globale possible, c’est-à-dire présenter au chef cuisinier une sélection très travaillée (plats semi-préparés évitant de cuisiner les fonds de sauce sur le bateau par exemple). Lorsque Bruno Lépicier lance Froggy Gourmet en 2001, il possède déjà un superbe carnet d’adresses, fruit de dix années de cuisine dans divers établissements, notamment un Relais & Châteaux et un méga-yacht. C’est sur une surface de 120 m2 située à deux pas du port Vauban qu’il installe un show-room, une cuisine du XIXe siècle, et même une galerie de peinture pour patienter… C’est là qu’il reçoit les chefs qui deviennent vite des familiers. «Les propriétaires viennent de plus en plus souvent, mais pour un produit en particulier, comme la dégustation d’un vin !». Bruno Lépicier travaille avec une centaine de fournisseurs internationaux et pratique aussi des échanges avec des confrères étrangers. Les commandes couvrent une semaine à trois mois de croisière. Faire venir soixante caisses de fruits rouges par hélicoptère de Sardaigne ou improviser et livrer un repas pour cinquante personnes à Monaco un jour de Grand Prix de Formule 1