Titanesque ! Philippe Savry le reconnaît : ceux qui l’ont précédé à la citadelle Vauban «se sont ruinés !», le porte-monnaie ou la santé. «Mais ça vaut la peine de tenter l’opération», insiste ce passionné de vieilles pierres, qui estime ici «continuer leur oeuvre.»
Acquis en mars 2005, pour 5,5 millions d’euros, les douze hectares surplombant le port de Le Palais à Belle-Ile, voient l’enceinte militaire signée Vauban frapper à la porte du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans six mois, et après deux ans de travaux, un hôtel de luxe «inclassable» sera inauguré : 50 chambres dont 43 avec vue sur mer. Coût de la réalisation 2,5 millions d’euros «et le moindre grain de sable nécessaire au béton acheminé du continent».
A 67 ans, ayant «autre chose à faire que de pousser une balle dans un trou», le président des Hôtels particuliers* signe là «la réalisation la plus ouvrageuse que je n’ai jamais menée : restructuration du bâtiment, plancher, toiture…». Pourtant, l’homme n’en est pas à son coup d’essai. Son groupe compte quinze établissements dont il parle volontiers comme de «mes enfants». Chaque réalisation fut une histoire d’amour avant d’être un projet hôtelier pour celui qui n’a «pas d’ordinateur dans (son) bureau parisien mais un fax». Fils et petit-fils de restaurateur, revenu de sa formation en pharmacie pour jouer les maîtres