Sami Copti a la cinquantaine athlétique et volontaire. Poussé par la guerre et l’hyper-inflation qui ruinaient son pays, ce chrétien libanais, diplômé des Beaux-Arts, est arrivé en France en 1988. «?Avec 100 francs en poche mais un contrat de travail?», raconte-t-il. Commercial pour une firme de matériel de cuisson, il assouvit en partie sa passion pour la cuisine en réalisant des démonstrations chez les clients.
Clientèle éduquée, potentiel limité
En 1996, il franchit le pas en ouvrant son restaurant libanais, Mijana (« bienvenue », en arabe), à Orléans où il vivait depuis quatre ans. « Au départ, nous avons été très prudents. C’est pourquoi nous avions une activité snack. Au bout de quelques temps, nous n’avons gardé que le restaurant ».
Mijana ne manque pas d’atouts commerciaux : une cuisine et des vins de qualité, l’emplacement dans « la rue des restaurants », une communication soutenue avec une présence mensuelle sur France Bleu Orléans, un site internet bien conçu (www. mijanaresto.com), pas d’autre libanais entre Paris et Tours… Pourtant, avec une moyenne quotidienne autour de 25 couverts, Sami Copti reste réaliste sur les perspectives de fédérer le public local. D’une part, le manque de notoriété du Liban et, par contrecoup, de sa gastronomie qui s’adresse à une clientèle éduquée et donc peu nombreuse, pour laquelle, il est vrai, le facteur prix a peu d’importance ; le ticket moyen qui approche les 40 euros, en témoigne. D’autre part, « on ne vient pas plus d’une fois