Le rapport Marcon a été rendu en février. C’est tout de même un inventaire très noir sur les pratiques de la profession en matière d’apprentissage et de formation. Comment a-t-elle accueilli ce travail critique ?
Il faut dire que l’on a assez peu de retours de la profession, chaque restaurateur n’a pas le rapport comme livre de chevet. Il est vrai que c’est un peu « noir » mais c’est l’objet de la mission que d’identifier les blocages et de lister des préconisations. En même temps, on se veut constructifs. Il reste à mettre en oeuvre ces préconisations. Le rapport est un outil, d’ailleurs incomplet car certains chiffres n’existent pas sur l’alternance. De plus, il faut relativiser quelque peu le nombre des abandons, qui reste élevé ; mais quand un jeune quitte une entreprise pour une autre, il est considéré en abandon.
Les formateurs acceptent-ils bien l’idée de se remettre en cause, d’aller se former régulièrement en entreprise comme le rapport le préconise ?
C’est plutôt bien ressenti car le but du rapport était l’alternance et l’apprentissage en général. Des membres de l’Education nationale ont été associés aux réunions qui ont été organisées durant ma tournée dans 21 villes de France : des proviseurs de lycées hôteliers en particulier. Et dans les groupes de travail qui se forment, on trouve des inspecteurs de l’Education nationale.
Le rapport insiste sur la formation des tuteurs en entreprise. Pourquoi cela vous paraît-il si essentiel ?
Moi-même, professionnel, je