La « collaboration ordinaire » : de 1941 à 1944, 350 000 lettres de délation furent adressées aux Allemands…en quatre ans ! Ce sont quelques chiffres extraits de l’excellent livre de Philippe Valode, Le Livre noir de la Collaboration.
En 2016, ce ne sont plus des courriers qui sont envoyés à l’Occupant, mais des mails à TripAdvisor et consorts.
Ces sites sont devenus les dévidoirs de toutes les frustrations, des jalousies, de haine ordinaire. Quoi de plus jouissif en effet que de rédiger un pamphlet démolisseur sur tel ou tel établissement en étant protégé par un lâche anonymat ? Quoi de plus pernicieux qu’un « cher confrère » qui poste ou fait poster des avis destructeurs sur son voisin qui a le grand inconvénient d’être complet ?
Le chef étoilé Pascal Favre d’Anne, installé à Angers, qui jouit d’une bonne «e-réputation», s’est étranglé face à un commentaire négatif sur son établissement, et il affirme : « Nous acceptons les critiques lorsqu’elles sont constructives, mais il y a trop de dérives avec ces sites. Il n’est pas normal de critiquer les personnes, en plus des plats, parfois sans même mettre les pieds dans le restaurant ou l’hôtel. »
Ceci pose le problème de la justification de la consommation dans un établissement cité.
Un gros travail a été accompli pour moraliser la toile et tout gestionnaire de site traitant des avis de consommateurs à l’égard de produits ou services peut décider