On pourra facilement en ce début d’année 2014, établir le nouveau lexique professionnel des cafés, hôtels et restaurants et en extraire les mots les plus utilisés : ras-le-bol, grogne, colère, mobilisé, sacrifié… Asphyxié aussi, pourrait être le meilleur qualificatif pour désigner le professionnel indépendant qui mène une course au quotidien pour satisfaire sa clientèle dans un environnement économique, administratif et financier de plus en plus oppressif.
Nos gouvernants s’intéressent peu à ces hommes et ces femmes, micro-acteurs économiques qui représentent somme toute 2,3 millions d’entreprises et 6 millions de salariés, tous secteurs confondus. Ils et elles sont chefs d’une petite entreprise, font vivre leurs régions, créent l’emploi, tissent le maillage et le dialogue le social. Mais, ils et elles sont invisibles, méconnus, ignorés, faute d’outils statistiques.
Et pourtant les faillites d’entreprises sont bien enregistrées par la Banque de France : fin septembre elles ont augmenté de 5,5 % par rapport aux 12 mois précédents, + 9.6 % dans le secteur hébergement-restauration.
C’est un processus en chaîne qui voit fort logiquement le recul d’activité et la baisse du pouvoir d’achat, accroître les difficultés financières de nos petites entreprises. La conjoncture actuelle anticipe une récession qui pourrait atteindre 3.6 % dans l’hôtellerie et le commerce. Une récente étude sur la petite hôtellerie de 25 chambres et moins, tend à confirmer l’écart qui se creuse pour nos petites structures : 41 % enregistrent un déficit, 22 % sont en équilibre