
Le cabinet Coach Omnium et le groupe 1001Salles ont réalisé début avril la 32e étude sur la cible MICE et l’évolution du tourisme d’affaires en France. Après une année marquée par un climat politique instable, une hausse des prix et l’inflation, ou encore les JO, l’étude fait état d’un recul global de l’organisation de manifestations. Cela ne semble toutefois pas avoir eu d’impact sur la tenue de réunions/ séminaires, de soirées évènementielles ou d’activités de team building qui restent en tête du classement. L’organisation de tels événements a avant tout pour objectif de motiver les collaborateurs ou le réseau d’une entreprise (64% des motifs), avec une attente forte en termes d’efficacité post-séminaire. Avec la volonté d’un retour sur investissement, la question du budget reste alors un point névralgique. La majorité des entreprises confie d’ailleurs allouer un budget entre 60 et 100€ par participant lors d’évènements excluant l’hébergement, contre une fourchette de 241 à 300€ pour ceux incluant l’hébergement.
Concernant la durée moyenne des manifestations, les statistiques flirtent avec une moyenne d’un à deux jours, tandis que les demi-journées et les plus longs formats reculent progressivement. Et c’est principalement en milieu de semaine qu’ont tendance à se dérouler les manifestations. De plus en plus d’entre elles se déroulent en interne (presque une entreprise sur deux en 2024). À plus grande échelle, l’activité MICE se concentre principalement en France (98%). À l’étranger, l’Europe reste la première destination, devant les États-Unis et l’Afrique.
Quant aux lieux réceptifs, ce sont les hôtels qui maintiennent la position de leader, alors que deux tiers des entreprises investissent des lieux où elles sont déjà allées, « d’où l’importance de fidéliser sa clientèle » ajoute Perrine Edelman, directrice associée de Coach Omnium. Les hôtels quatre étoiles restent en tête des fréquentations avec un score de 87%, au détriment des trois étoiles. Cela s’explique par la croissance de l’offre d’établissements quatre et cinq étoiles ou encore par la montée en gamme de trois étoiles qui en décrochent une quatrième. Cependant, 2024 enregistre une baisse de fréquentation des cinq étoiles. L’étude révèle aussi des résultats assez paradoxaux car, si d’une part beaucoup internalisent leur manifestation (avec les salles de réunion en quatrième place par exemple), d’autres misent sur les châteaux ou demeures de caractère. La directrice de Coach Omnium interprète cette seconde tendance comme une volonté de déconnexion. Mais d’autres tendances s’essoufflent comme celles des parcs à thèmes qui sont descendus à 12% en 2024. Moins de manifestations MICE en parc à thèmes, mais davantage d’activités ou d’animations lors de celles-ci. 23% des entreprises organisent à chaque évènement une animation. En 2024, ce sont les activités ludiques qui étaient les plus sollicitées lors des manifestations (85%).
Les moments phares de l’année pour les manifestations restent inchangés, avec un pic de 70% en juin. Septembre et octobre se positionnent eux aussi sur le podium avec respectivement 60 et 56% de manifestations organisées.
Quelques évolutions pour l’activité MICE
Lors du questionnaire, il a été demandé si les entreprises considéraient l’enjeu environnemental dans leurs événements. Le compte rendu révèle que l’impact environnemental n’est a priori pas un critère principal de choix. Un quart des répondants ne tient d’ailleurs pas compte de cet élément. Cependant, « 24% des entreprises disent avoir réduit leur nombre de manifestations dans une démarche écoresponsable » souligne Perrine Edelman. L’IA se fait une place dans l’organisation d’évènements MICE. Plus de la moitié des entreprises déclarent y avoir eu recours, que ce soit pour la recherche de lieux, la gestion des plannings, etc.
La prudence semble de mise pour 2025, avec une baisse de l’activité MICE en perspective. 18% des entreprises prévoient d’ailleurs une diminution de leur activité évènementielle en 2025.
*Cette étude fait suite à un questionnaire envoyé à 315 entreprises ciblées, françaises ou étrangères (mais toutes établies en France). Il s’agit d’entreprises de toute taille et de tous les secteurs concernés par l’organisation d’événements.
L.J
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