Les 13 et 14 novembre derniers se tenait à Station F (Paris 13e), se tenait le premier congrès national du GHR (Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France). L’événement s’est notamment articulé autour d’une question : comment lever les freins à l’emploi ?
Vincent Sitz, président Commission Emploi Formation au sein de l’organisation, a tout d’abord alerté sur une baisse de l’apprentissage dans les métiers de l’hôtellerie-restauration. Selon lui, la baisse des coûts contrats d’apprentissage, effective depuis septembre 2023, pourrait entraîner la fin de certains diplômes. « Entre 2020 et 2023, nous sommes passés de 8400€ à 5 888€ d’aide pour le CAP cuisine, soit une baisse de 33% ! » observe-t-il.
« Nous observons une baisse généralisée depuis trois ans dans les différentes formations d’apprentissage », expliquait de son côté Bruno de Monte, DG de Médéric. « Les CFA sont aujourd’hui des lieux d’apprentissage de savoir-faire, mais c’est un rôle que l’on ne pourra plus assurer s’il y a une baisse des coûts contrats ».
Autre freins à l’emploi pointés du doigt par les intervenants : la présomption de démission et les coûts cachés du droit du travail. Assiette des heures supplémentaires, avantages en nature logement ou encore congé pays santé et pourboires dématérialisés sont autant de coûts cachés pouvant entraîner des redressements importants de la part de l’URSSAFF.
Relancer l’attractivité des métiers
Face à ces freins et pour continuer à séduire, plusieurs outils ont été proposés par les intervenants, à commencer par un meilleur soutien des salariés face aux risques du métier (troubles musculosquelettiques, épuisement psychologique ou encore addictions). C’est pourquoi les organismes assureurs Klesia et Malakoff Humanis ont proposé une convention permettant de garantir aux entreprises adhérentes du GHR une offre de mutuelle qui leur soit entièrement dédiée, respectant les obligations conventionnelles et mutualisée entre toutes les entreprises. « Elle se compose d’un fonds de solidarité (prévention, action sociale) dont les orientations sont définies par les partenaires sociaux », expliquait ainsi Solène Prebot, de Malakoff Humanis. Cette convention passe par le référencement de la mutuelle HRC Bien-être, disponible sur un site internet unique et proposant des thématiques répondant à l’ensemble des attentes des salariés.
Autre outil, la création d’une conventionnelle formation, permettant de se démarquer des fonds mutualisés et qui serait divisée en plusieurs budgets : 75% minimum des fonds seraient ainsi dédiés aux financement des actions de formation et 25% à l’ensemble des outils et moyens dédiés à la promotion de la formation. Ce budget serait uniquement géré par le secteur. Par ailleurs, les formations doivent, selon le GHR, être valorisées jusqu’à 100% du SMIC selon l’âge des apprentis.
« Dans le cadre des JO 2024, la formation pourra venir au secours de l’emploi », estimait de son côté Valérie Sort, DG d’Akto. Elle a proposé de quantifier les emplois disponibles, tout en communiquant davantage sur les secteurs et métiers à fournir. « Un site dédié aux JO sera disponible à horizon février-mars 2024, afin de mettre en lumière les entreprises du GHR », expliquait quant à lui Aymeric Morin, directeur adjoint de la DGA Pôle Emploi. Des restaurants éphémères devraient également être mis en place pour organiser des jobs dating : les candidats pourront découvrir la réalité du métier, le temps de quelques heures.
I.E.
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