Du 21 au 24 janvier 2024, le parc des expositions de la Porte de Versailles accueillera le salon Sirha Europain, rendez-vous désormais incontournable du secteur de la boulangerie-pâtisserie. Luc Dubanchet, directeur de Sirha Food (la division Food service du groupe GL Events), dessine les contours de cette 25e édition placée, comme la précédente, sous le signe de la « French Bakery ».
Quel état des lieux dressez-vous de la filière boulangère française ?
Luc Dubanchet : La France compte environ 35 000 boulangeries-pâtisseries, un chiffre en progression par rapport à 2019, de l’ordre de 2-3%. Le secteur, lui, génère autour de 200 000 emplois et représente plus de 10 millions de consommateurs quotidiens. Avec 6 milliards d’unités confectionnées chaque année, la baguette reste encore l’un des grands symboles.
Ce marché est donc ancré de manière très puissante dans le quotidien des Français qui ne s’en désengagent pas, bien au contraire. Pensé comme le salon de la filière boulangère et pâtissière, Sirha Europain entend aussi accompagner les évolutions sociétales, technologiques et humaines propres au secteur. L’idée étant de célébrer le pain tout en comprenant l’adaptabilité du métier aux attentes des consommateurs et aux grands enjeux en matière d’écoresponsabilité.
Économiquement, comment s’en sort le secteur compte tenu du contexte actuel ?
L.D. : Il a été confronté à une double crise : la guerre en Ukraine, d’une part, qui a affecté le marché du blé, mais également la crise énergétique. Au départ, les professionnels ont eu du mal à augmenter leurs prix mais ils s’y sont résolus, c’était nécessaire. Aujourd’hui, la boulangerie-pâtisserie montre sa résilience, le solde entre ouvertures et fermetures reste positif. Le marché a su s’adapter, tant au niveau des tarifs que de l’offre tandis que parallèlement, l’inflation se tasse. Tout cela converge vers une bonne tenue du secteur.
Quels seront les grands temps forts de Sirha Europain 2024 ?
L.D. : Plus de 5 espaces événementiels seront proposés sur le salon. Un accent particulier sera mis sur le snacking et la restauration boulangère, qui représenteront quasiment 3 000 m2 d’espace d’exposition. Au centre, une « scène snacking » permettra d’explorer toutes les nouveautés sur ce segment. Pour la première fois, un four à pizza à bois sera installé sur place, l’idée étant de couvrir un vaste champ d’activités parallèles à la boulangerie. Le Sirha Food Forum proposera un programme de conférences et tables rondes abordant les grands enjeux du métier en matière de formation, de durabilité, d’écoresponsabilité et de structuration économique. Le salon accueillera enfin deux grandes compétitions internationales que sont la Coupe du Monde de la Boulangerie et la sélection européenne de la Coupe du Monde de la Pâtisserie, ainsi que la Coupe de France des Écoles.
Combien d’exposants et de visiteurs espérez-vous accueillir ?
L.D. : Nous attendons entre 300 et 350 exposants répartis sur près de 11 000 m2. Lors de la dernière édition, nous avions accueilli 25 000 visiteurs et espérons faire encore mieux, autour de 30 000. L’important pour nous est surtout d’avoir un visitorat qualifié, c’est-à-dire des acteurs décidés à rencontrer leurs fournisseurs et à faire des achats.
Nous recevrons par ailleurs entre 15% et 20% d’exposants étrangers et espérons accueillir 20% de visiteurs internationaux. L’Italie et l’Afrique du Nord, notamment, sont très présents et nous devrions assister en 2024 au retour des professionnels asiatiques. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous avons recentré, en 2022, Sirha Europain autour de la « French Bakery ». Le pain de qualité et la baguette croustillante sont des références qui s’exportent et permettent de fédérer un public large.
Propos recueillis par Morgane Buland.
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