Après une année 2023 record en matière de recettes touristiques internationales en France, à 63,5 milliards d’euros, soit une hausse de 12% par rapport à 2022, 2024 devrait être également un bon cru. Malgré des résultats mitigés selon les territoires en 2024, le marché reste bien orienté. « On observe que les hôteliers enregistrent des mois de septembre et octobre sur Paris exceptionnels du fait d’un rattrapage en termes de taux d’occupation, a indiqué Stéphane Botz, associé, directeur national Hospitality chez KPMG France lors de la présentation de l’étude annuelle « L’Industrie Hôtelière en France en 2024 » (47è édition), le 1er octobre dernier, à Paris. Les perspectives pour fin 2024 et 2025 sont encourageantes en raison des salons internationaux qui se tiennent tous les deux ans de type Paris Air Show et de la notoriété apportée par les JO sur la destination France. » Le marché hôtelier français reste dynamique comme en témoigne les nouveaux projets. Plus de 80 sont ainsi prévus représentant 9 000 chambres à l’horizon 2027 (dont un tiers en rénovation) notamment sur des destinations comme Lille, Bordeaux, la Côte d’Azur.
+16% de nuitées internationales durant les JO
Concernant le premier semestre 2024, 100 millions de nuitées hôtelières ont été enregistrées, soit un retrait de 2,2% par rapport à la même période en 2023. Une tendance qui provient de la baisse des nuitées domestiques (-3,6% tandis que les nuitées des clientèles internationales progressent de 0,3%). Durant la saison estivale, la fréquentation s’est concentrée sur les deux semaines d’épreuves des JO aux dépens des périodes précédentes (-13% de TO pour les hôtels du Grand Paris en juin). « C’est à partir du 24 juillet, 2 jours avant la cérémonie d’ouverture, que l’on a constaté l’effet Jeux Olympiques. Au global, sur la période des JO et sur l’ensemble des territoires hôtes -Ile-de-France et 8 métropoles-, les nuitées françaises sont en hausse de +12 % et les nuitées internationales de +16 % », précise KPMG.
Quant aux performances de l’année 2023, les RevPAR sont en nette croissance sous l’effet de la hausse conjuguée de la fréquentation et des prix. Les nuitées hôtelières étaient ainsi en progression de 3 % par rapport à 2022, rattrapant presque le niveau de 2019 (-1 % vs 2019, source Insee). « Les taux d’occupation sont en progression sur l’ensemble des catégories hôtelières en 2023, à l’exception du segment des hôtels 5 étoiles supérieur, pour lequel le poids de la clientèle internationale est plus important, complète le cabinet. Quant aux prix moyens, ils ont augmenté dans toutes les catégories, entre +4 % et +12 % de hausse entre 2022 et 2023, selon les segments. Le contexte inflationniste, le retour de la clientèle internationale et l’accueil d’événements sportifs comme la Coupe du Monde de Rugby, contribuent à expliquer l’augmentation généralisée des prix moyens hôteliers en France en 2023. »
Le cabinet a également présenté l’Observatoire des Palaces 2023. Malgré une baisse du TO global (hormis Courchevel, en hausse de 1%), les prix moyens des palaces ont progressé d’environ 25% en 2023 (après déjà plus de 30% en 2022). Le CA des palaces français est ainsi en hausse de 15% en 2023, atteignant même 21% pour ceux de la Riviera. « L’année 2024 est assez prometteuse pour les palaces français car l’effet JO devrait jouer à plein, hormis d’éventuels sujets géopolitiques qui viendraient toucher de plus près l’Europe… , a ajouté Stéphane Botz. Nous observons aujourd’hui des niveaux de performances élevés avec toutefois des écarts-types importants. »
Cap vers le bien-être et les séminaires résidentiels au vert
Parmi les tendances marquantes du secteur de l’hôtellerie, une demande croissante des séjours bien-être, même si un certain fléchissement est observé cette année lié à la baisse du pouvoir d’achat et à la pléthore d’offres du marché. Spas hôteliers comportant des équipements médicaux, séjour détox… ont de plus en plus la cote. « La demande pour les séjours bien-être a explosé, et les spas ont atteint des niveaux d’occupation sans précédent, portés par des clients prêts à investir pour leur bien- être », relève KPMG. Autre orientation du marché, les séminaires résidentiels au vert qui enregistrent un essor significatif, en lien avec les critères RSE des entreprises. « Si on pensait que le marché du séminaire serait fortement pénalisé après covid, nous assistons à une véritable résurgence. »
N.F.
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