Le 29 août dernier, le GNI rencontrait le ministre des Affaires Etrangères et du Développement International Jean-Marc Ayrault, afin de lui faire part de la situation inquiétante des cafés, hôtels et restaurants.
Attentats, grèves, violences, inondations : le secteur est mis à mal, et le GNI a insisté sur l’importance de la prise de mesures concrètes afin de sortir le tourisme de cette crise.
Les mois de juillet et août ont en effet été catastrophiques : pour les deux tiers des restaurants interrogés (66.3 %) dans l’enquête menée par le GNI portant sur l’activité économique des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs, l’activité est en baisse.
Le ticket moyen a chuté pour 45 %, des établissements : de + de 5% pour 75% des établissements ; entre 5 et 10% pour 50% des établissements et de +10% pour 25% des établissements. Quant aux perspectives d’activité futures, elles sont négatives pour 50% des professionnels interrogés.
Concernant l’hôtellerie, près de 3 hôtels sur 4, observent une activité en baisse pour les mois de juillet (71.7 %) et août (76.2%) 2016 par rapport à la même période en 2015. Pour juillet 2016, la moitié des établissements – voir plus -déplore une baisse de 11 à 30 % du CA. En août, ce sont des diminutions allant de 31 à 50% du CA pour 18.3% des répondants qui sont relevées. Les taux d’occupation sont quant à eux inférieurs à 60% pour un hôtel sur 2 et ce, sur Paris.
Aujourd’hui, 1 restaurant sur 4 et 1 hôtel sur 3 est en mesure de faire face à ses échéances et 1 établissement sur 4 (tous métiers confondus) envisage des licenciements économiques.
Le GNI souligne également l’impact d’une concurrence déloyale de nouveaux acteurs appartenant à l’économie dite collaborative grâce auxquels les clients profitent de prix plus attractifs en l’absence de charges sociales et fiscales. Les mesures proposées par le GNI en direction des professionnels du secteur sont donc les suivantes :
– Un allègement immédiat des charges sociales et fiscales qui pèsent sur les entreprises du secteur, sollicitant un moratoire sur les charges Urssaf de 15% ; une exonération totale des charges sociales pour les contrats d’apprentissage et d’alternance ; une réduction voire même une exonération de la contribution foncière des entreprises (CFE), celles dont l’activité est en baisse et enregistre un résultat négatif ; une exonération des droits de mutation et de succession en cas d’engagement à investir dans la modernisation de l’établissement à due concurrence des dits droits et le règlement du problème de la garantie financière pour les ventes à forfait qui empêche aux hôteliers de proposer des ”Tout compris”. Des mesures sont également proposées en direction des touristes et de l’ensemble des clientèles, comme par exemple, l’incitation à revenir dans les établissements par des mesures telles que la récupération de la TVA sur les notes d’hôtels pour la clientèle d’affaire et le lancement de campagnes de promotion des destinations les plus touchées.
Le GNI demande légalement la mise en oeuvre de mesures garantissant une équité sociale et fiscale entre tous les acteurs, avec :
– l’interdiction des soirées et des restaurants clandestins,
– La promulgation de la Loi Numérique et de ses textes d’application en urgence
– La mise en oeuvre urgente de cette loi et de la loi Macron et communication sur ses dispositions en ce qu’elles créent de nouveaux droits pour les clients et de nouvelles obligations pour les loueurs de meublés de tourisme (déclaration obligatoire).
Enfin, le président du GNI Didier Chenet « espère que le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour accompagner les professionnels fortement touchés par la crise et la concurrence déloyale des nouveaux acteurs de l’économie dite collaborative. »
31 août 2016