Si aucune mesure de report n’intervient, les hôtels devront s’être mis aux nouvelles normes d’incendie pour le 4 août. En 2009, Hervé Novelli avait suggéré que ces mises aux normes soient alignées sur celles de l’accessibilité, c’est-à-dire en 2015. En novembre 2010, son successeur, Frédéric Lefèbvre, l’a suivi. Pour 3 000 petits hôtels, dont les affaires sont difficiles, ce sursis éveille l’espoir de ne pas succomber sous le coût de travaux obligatoires qu’ils ne peuvent financer.
Nous sommes toujours en attente des résultats de l’étude décidée par Bercy sur l’impact économique des nouvelles normes d’incendie et d’accessibilité. Ses conclusions pourraient aboutir à un report. Mais il ne sauvera pas forcément la petite hôtellerie rurale. Le matériel de détection, les matériaux anti-feu, l’encloisonnement d’escaliers, quand ce n’est pas la construction d’un second, sont des investissements hors d’atteinte pour des petits hôtels, dont la rentabilité est maigre. Si la sécurité incendie d’un hôtel est une nécessité, les risques réels ne justifient pas une telle batterie d’exigences. Ce sont des investissements sans retour, qui n’amélioreront pas leur attractivité.
Le renvoi des mises aux normes incendie à 2015 est vital pour des centaines d’établissements. Les professionnels, qui n’ont pas entrepris ces travaux, sont toujours en attente d’une réponse des pouvoirs publics, dont ils espèrent un geste. Sont-ils voués à une fermeture certaine s’ils ne sont pas aux normes après la nuit du 4 août ? Il y a urgence d’une réponse, c’est une question de loyauté et de sécurité juridique.
Francis Luzin