Nous publions ce mois-ci en exclusivité le bilan 2011 sur les chaînes hôtelières, en partenariat avec le cabinet Coach Omnium. Ce qui saute aux yeux cette année, c’est le tournant pris par les chaînes hôtelières intégrées, ralenties dans leur développement par une conjoncture morose et un marché en voie de saturation. Elles ont donc trouvé des solutions de facilité, beaucoup plus agressives et inquiétantes pour leurs concurrents independants : leur philosophie tient en quelque mots : valoriser rapidement l’existant sans débourser un euro… Un exemple choquant illustre cette nouvelle attitude : le nouveau classement hôtelier permettant aux chaînes de monter sans effort d’une étoile, grâce à des normes faites à leurs mesures. Les hôteliers indépendants, mal défendus, n’ont pas eu leur mot à dire face au puissant lobbying déployé. C’est un véritable loupé en terme de représentation ! Quid de la cause des 10 000 hôtels indépendants ? Avec leurs 25 chambres en moyenne, ils n’ont rien à gagner dans cette course aux étoiles qui les laissera à la traîne. Mais rien n’a été dit… C’est notamment pour lutter contre ce dangereux silence que notre journal existe. Était-il besoin de le rappeler ?
Francis Luzin