Emmanuel Marill, le directeur de la plateforme Airbnb pour la France, a annoncé le versement de 24 millions d’euros de taxe de séjour sur les locations touristiques en 2018 à quelque 23.000 villes en France.
Trois villes ont perçu les plus importants montants de taxe de séjour. Paris, qui concentre 65.000 annonces sur la plateforme, arrive largement en tête avec 7,5 millions d’euros, suivi de Nice (1,1 million d’euros) et Marseille (1 million).
Pour rappel, la loi Élan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) sanctionne désormais la non-collecte de la taxe de séjour par les plateformes de location touristique : celles-ci s’exposent à une amende allant de 750 à 2.500 euros. Elle inflige de surcroît jusqu’à 50.000 euros d’amende aux plateformes ne transmettant pas le décompte des nuitées durant lesquelles le logement est loué, ou proposant des résidences principales déjà réservées plus de 120 jours dans l’année.
Par ailleurs, en 2018, les tribunaux ont infligé au total plus de deux millions d’euros d’amendes aux propriétaires qui louaient illégalement leur logement à Paris.
Selon les dernières données récoltées par la mairie de Paris, sur les 110 bailleurs sanctionnés (156 logements), 78 agissent en nom propre et 32 sous la forme d’une société civile immobilière ou d’une société à responsabilité limitée.
Le Vème arrondissement est celui où les propriétaires ont été le plus durement sanctionnés (357.000 euros). Il concentre à lui seul 17% de l’amende totale infligée aux propriétaires fraudeurs (2,1 millions d’euros). Le VIIIème (228.000 euros), le IVème (212.800 euros) et le IIème (178.000 euros) arrivent derrière.
Le coût moyen d’une nuitée dans la capitale dépasse pour la quasi-totalité des arrondissements les 100 euros. Les Ier, Vème, VIIème,VIIIème et XVIIème sont les plus chers (250€).
« On a affaire à des investisseurs qui ont détourné leurs logements de leur vocation initiale pour en faire des hôtels clandestins », estime Ian Brossat, adjoint de la maire de Paris chargé du logement.
©DR