Les professionnels ne pourront pas reprendre le remboursement de leurs crédits
Début janvier, le Président du GNI, Didier Chenet, a rencontré la Directrice Générale de la Fédération Bancaire Française (FBF) afin d’aborder l’importante question du report des échéances des prêts bancaires (PGE). Si elle a pu se montrer optimiste sur le report d’un an des échéances de remboursement à raison d’un nouveau différé d’un an (soit 2 ans au total), mais sans toucher à la durée maximale des PGE de 6 ans, elle s’est montrée très réservée sur un nouveau report d’un an des échéances des autres prêts bancaires.
Elle a invoqué le faible pourcentage de professionnels ayant eu recours à un report total de 12 mois et surtout l’interdiction posée par le droit européen d’accorder un tel nouveau report de remboursement.
Pour le GNI, la plupart des entreprises du secteur des HCR qui a demandé un PGE n’est pas en capacité de le rembourser alors que les premières échéances doivent intervenir à compter du mois d’avril 2021.
Malheureusement, le contexte sanitaire ne permet pas un fonctionnement normal de l’économie et beaucoup d’entreprises restent à la peine. Pour un grand nombre d’entre elles, les difficultés s’accumulent et la trésorerie comme les fonds propres sont au plus bas ou inexistants.
De nouvelles restrictions sanitaires risquent d’intervenir prochainement d’autant que le gouvernement envisage de prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er juin. Didier Chenet a donc demandé au ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance et à la FBF qu’une solution soit trouvée car les professionnels ne seront pas en mesure de faire face « au mur de dettes » qui se dressera devant eux fin mars. Pour lui, ils ne pourront pas reprendre le remboursement de leurs crédits. Aussi, à défaut de pouvoir reporter lesdites échéances, une solution devra être trouvée, à coût égal, en ayant, au besoin, recours à un nouveau PGE que l’État devra mettre à disposition.
Rappelons qu’actuellement l’Etat se porte garant (à 90 % pour les petites entreprises et à 70 % pour les plus grandes) sur le PGE, les banques conservent une part de risque sur le pourcentage restant.
Le PGE devrait être considéré comme un prêt de consolidation
La Confédération des PME soutient l’action du GNI et demande que le différé de remboursement initial du PGE d’une durée d’un an soit effectivement prorogé d’un an supplémentaire pour les entreprises qui en font la demande.
La CPME souhaite, dès à présent, que les entreprises puissent regrouper toutes les dettes et créances accumulées, via un « prêt consolidation » garanti par l’Etat et amortissable sur une durée de 10 ans. Pour le président de la CPME, il serait cohérent que ce différé supplémentaire d’un an soit de droit, à minima pour les entreprises continuant à faire l’objet d’une fermeture administrative ou celles dont l’activité dépend de ces secteurs. « Si de nouvelles restrictions sanitaires devaient intervenir, on n’échapperait pas à une réflexion plus large sur une nouvelle prolongation du différé de remboursement. Un outil de refinancement est indispensable pour permettre aux entreprises viables de rebondir et d’éviter qu’elles ne se fracassent contre un mur de dettes infranchissable », a indiqué la CPME. PG
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