Les experts, ceux qui donnent des conseils sans jamais être sur le terrain, ont longtemps critiqué le modèle archaïque de gestion des entreprises du secteur de l’hôtellerie et de la restauration indépendantes. Un modèle qui repose sur des structures familiales. Et pourtant les mêmes experts redécouvrent aujourd’hui les valeurs de l’entreprise familiale. Plaisant retour des opinions. Dans nos métiers, nous n’avions jamais mis en doute les forces de ce modèle. Premier avantage : comme c’est celui qui possède le capital qui gère l’affaire, il a le sens des coûts. Mais surtout la direction n’est pas isolée. C’est toute une famille qui partage les mêmes valeurs et le même objectif qui relaie les impératifs de travail et qui en donne l’exemple.
L’intégration du personnel extérieur en est facilitée, car le noyau dur de l’entreprise est beaucoup plus large. Le personnel peut ainsi partager des valeurs constructives et positives vis-à-vis de l’entreprise. Enfin, l’entreprise familiale a tendance à privilégier le moyen et le long terme. Elle sait mieux que les autres assurer la pérennité en s’endettant moins et en ne prenant pas de risques non mesurés.
En peu de temps, on s’est aperçu que l’hôtellerie restauration était un secteur important en matière de devises puis qu’il était un des rares à maintenir l’emploi et même à en créer. On vient de s’apercevoir que le modèle de gestion familiale de notre secteur était une des causes de notre pérennité.
Tout cela devrait faire réfléchir les politiques et surtout les technocrates sur l’attention qu’ils doivent porter à notre secteur.