Monique et Michel Pestel peuvent être fiers de leur capacité à fidéliser la clientèle. Ils totalisent 2 500 clients qu’ils qualifient d’«attitrés», c’est-à-dire qui viennent manger dans leur établissement une fois tous les mois ou tous les deux mois. Parmi eux, les Anglais amoureux de la région et de sa gastronomie sont de plus en plus nombreux.
Pour en arriver là, le couple a investi du temps et de l’argent, mais il a aussi et surtout fait preuve d’ingéniosité. En août 1976, Monique et Michel Pestel déboursent 15 000 euros pour racheter Le Belvédère perché à 67 mètres au-dessus de la Dordogne, à 62 kilomètres de Bordeaux, 30 kilomètres de Bergerac et 15 kilomètres de Saint-Emilion. Autant dire que pour faire venir du monde, il fallait trouver des arguments commerciaux qui aillent plus loin que la simple mise en avant de la carte.
De la plume au mail
Dès la première année, les restaurateurs écrivent à la main 10 000 lettres qu’ils envoient en Angle- terre, en Belgique et en Allemagne. Cet effort n’est pas vain puisque deux ans plus tard les retombées se font sentir. «Saint-Emilion» constitue une sorte de mot magique.
Monique et Michel Pestel poursuivent encore aujourd’hui leur communication internationale, mais avec des moyens plus modernes : ils envoient des mails aux chambres de commerce des pays de l’Est qui s’ouvrent