André Daguin : Quel pronostic faites-vous sur l’évolution de la grippe aviaire en France ?
Xavier Bertrand : Nous le savons, les experts de tous pays s’accordent sur ce point, la question n’est pas de savoir «si» mais «quand» il y aura mutation du virus. Dès lors que nous sommes certains qu’il existe un risque, ma responsabilité en tant que ministre de la santé, c’est de préparer au mieux notre pays. Le Gouvernement s’est donc doté d’un plan de lutte contre une pandémie grippale, conformément aux recommandations de l’OMS. Notre souci est d’améliorer constamment notre préparation en tirant les leçons des exercices testant notre réponse et en prenant en compte l’ensemble des données scientifiques.
L’extension rapide de l’épizootie, le fait qu’elle risque de s’installer durablement en Afrique, la survenue récente de cas humains hors d’Asie du Sud-est, en Turquie et en Azerbaïdjan démontrent que cette menace est bien réelle. Je tiens cependant à rappeler qu’aucun cas de transmission d’homme à homme n’a été observé sur la planète.
Il convient donc de continuer à se préparer en gardant notre sérénité. Concernant le risque d’épizootie en France, les mesures de surveillance des oiseaux migrateurs et des élevages permettent de repérer rapidement les zones contaminées. Le confinement et la surveillance, nous permettent de circonscrire au mieux le risque de propagation du virus.
Rappelons que tant qu’il n’a pas muté, le risque d’une transmission du virus H5N1 d’un oiseau à l’homme constitue