Adeux pas des Champs- Elysées, la rue Marbeuf concentre des cadres de sociétés et les touristes de passage ou occupant les hôtels environnants. Un emplacement comme on en rêve et où il faut vraiment se lever de bonne heure pour ne pas réussir. C’est pourtant à l’occasion d’une liquidation judiciaire que Bernard Massip l’a acquis. Le potentiel de l’affaire ne lui pas échappé, pas plus qu’aux nombreux autres candidats au rachat auprès du tribunal de commerce. L’appui de la banque pour 1,5 million d’euros, ses références et la reprise des 8 salariés ont fait oublier ses 57 ans pour emporter la décision des juges. Le prix fixé à 850 000 euros, soit bien plus qu’un an de chiffre d’affaires de l’ancien exploitant, montre combien l’outil de travail était sous-employé.
Le professionnalisme plutôt que la révolution
Bernard Massip n’a pas jugé bon de faire du passé table rase. « J’ai conservé le concept des spécialités lyonnaises ; la carte est la quasiment la même. Ce côté très français répond tout à fait à la demande des touristes. En arrivant, j’ai cru bon de changer son nom. L’Assiette Lyonnaise est devenu Le Bistro Marbeuf-spécialités lyonnaises mais je ne suis pas sûr que c’était nécessaire : l’ancien établissement n’avait pas mauvaise réputation. » Sa déconfiture n’en est que moins compréhensible. Hormis le manque de rigueur dans la gestion, le nouveau maître des lieux suggère « le manque de présence des patrons dans l’affaire. »