Les organisations professionnelles sont faites d’individus, avec leurs idées, et parfois, disons-le, leurs intérêts qui s’opposent. Comment pourraient-ils être d’accord sur tout ? Mais en leur sein même, les organisations professionnelles peuvent régler leurs différends. C’est la démocratie. Il faut pour cela que tous voient dans les objectifs supérieurs que poursuit l’organisation à laquelle ils appartiennent, une raison qui l’emporte sur leurs intérêts personnels ou catégoriels.
Aujourd’hui, la mode semble plutôt à l’étalage médiatique des querelles internes. Avec pour issue, le tribunal et ses décisions dont on fait appel, comme si on voulait que la discorde ne s’arrête pas. L’invalidation récente de l’élection à la présidence du Synhorcat et les démêlés juridictionnels au sujet de la présidence du Fagith de Haute-Savoie en donnent de tristes exemples.
Or, pour être représentatif et crédible, il faut montrer à l’extérieur qu’on est unis, que les dirigeants sont soutenus. Sans quoi on apparaît faible, d’autant plus faible que dans le cas de syndicats de moins de 3 500 adhérents, on divise plus la profession qu’on ne la représente. Il serait d’ailleurs souhaitable que les petits syndicats patronaux rejoignent la confédération Umih, largement majoritaire en sa qualité d’instance patronale.
Si des divergences arrivent, elles doivent rester internes. On cesse d’être crédible quand on les exhibe dans les médias ou quand on s’en remet aux juges pour les régler. Les syndicats patronaux forts sont ceux qui restent capables de faire bloc lorsqu’ils se trouvent face à leurs partenaires et interlocuteurs.