Après la mort annoncée de la TVA à taux réduit à 5,5 %, semble-t-il déjà complètement acceptée par les représentants de la profession, un nouveau fléau va s’ajouter au peloton d’exécution de la restauration : la « transparence dans l’assiette ».
L’amendement du député de l’Ariège Fernand Siré, souhaitant clarifier l’offre de la restauration partait, paraît-il, d’une bonne intention, mais il ouvre en réalité la voie à la panique, à la fois chez les consommateurs et chez les restaurateurs. Car dans cette histoire, entremêlant santé publique et qualité dans la restauration, c’est la peur qui domine. Peur globale des consommateurs, des politiques et même des syndicats qui n’ont pas fait leur travail consistant notamment à défendre l’image de nos professions et à prévoir et éviter ce genre de dérives. Enfin, c’est aussi la profession qui risque de paniquer, ne sachant même plus comment rédiger ses cartes !
À défaut de véritable transparence, c’est une guerre des étiquettes qui se produira : les cartes vont fleurir d’étoiles, astérisques et autres symboles censés rassurer le consommateur et ne faisant en réalité que semer le doute et la confusion.
Maintenant que les dès sont jetés, il n’est plus question d’avoir peur du débat. Jouer le jeu de la transparence, c’est d’abord faire confiance à l’humain. Ne pas prendre le consommateur pour un imbécile qui choisirait son plat en fonction d’étiquettes officielles. Le client est le seul juge valable d’une restauration juste par rapport à ses choix. Pour en finir avec la peur, il faut apprendre à se connaître.
Francis Luzin