L’expression est à la mode : métiers, activité sous haute tension, parsèment les discours de plus en plus pessimistes.
Selon les physiciens, la tension exprime une différence de potentiels. Et c’est bien ce que l’on observe aussi sur le plan économique. Un écart vertigineux entre le potentiel des entreprises et les moyens dont elle disposent : pas assez de personnel qualifié, pas de stabilité juridique et fiscale ; peu d’écoute gouvernementale…
Les tensions ne sont, hélas, pas forcément synonyme d’énergie positive. De hautes tensions se créent à de très bas niveaux… et les « pétages de plombs » sont d’autant plus dévastateurs.
Dans son discours adressé à Sylvia Pinel, le président du Synhorcat, Didier Chenet a déclaré au gouvernement : « Nous ne vous demandons rien ! Nous ne voulons pas d’argent, pas d’aides, pas de subventions. Ce que nous voulons, c’est une réglementation stable et équitable pour tous. »
L’insécurité juridique et fiscale sont en effet la clé du désastre économique en cours. Si nos TPE et PME hésitent à investir et à employer, si elles ne parviennent plus à se transmettre aux nouvelles générations, c’est en grande partie à cause du marasme réglementaire qui caractérise notre pays.
C’est aussi pour cela que les capitaux n’entre plus chez nous et fuient hors de nos frontières.
Rester trop longtemps sous tension implique un épuisement. Hors l’économie n’est pas une énergie renouvelable : quand les caisses seront vides, c’est ailleurs que la croissance se jouera…
Francis Luzin