Une semaine après la clôture des Assises du Tourisme par le ministre en charge du tourisme, Laurent Fabuis, voilà que les députés viennent d’adopter deux amendements à la loi Finance rectificative alourdissant sensiblement la taxe de séjour acquittée par les touristes, lorsqu’ils se logent dans un hôtel ou chez un particulier.
Le premier amendement concerne la hausse du plafond des taxes hôtelières dans toute la France, passant de 1,50 euro à 8 euros par nuit et par personne. Le deuxième, prévoit la création d’une taxe additionnelle en Île-de-France de 2 euros par personne par nuit de séjour applicable dès le 1er septembre prochain. Cette mesure rapporterait 140 millions d’euros par an à la région pour financer les transports franciliens.
Un vote qui a suscité de vives réactions chez les professionnels du tourisme, mais aussi au sein du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui vient de prendre plusieurs initiatives pour doper le tourisme en France, en a ainsi exprimé sa « très forte opposition », tandis que les ministres des Finances et du Budget, Michel Sapin et Christian Eckert, se sont contentés d’en appeler à la « sagesse » du Parlement.
Autrement dit, ils ont laissé faire les élus… "C’est de la folie pure et simple", a déploré le président du Synhorcat, Didier Chenet, co-président du GNI, (groupement national des indépendants) qui regroupe trois organisations de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés (Synhorcat, la CPIH et la Fagiht). "À l’heure où le tourisme est une cause nationale, où le ministre Laurent Fabius clôture les assises du tourisme en disant que rien ne sera fait sans la concertation avec les professionnels, on vote cette taxe de séjour. (…) Comment voulez-vous que la France soit compétitive ?" s’est interrogé Didier Chenet qui promet "une levée de boucliers".
Du coté de la CPIH, le président Gérard Guy dénonce fermement que ces initiatives parlementaires interviennent alors qu’aucune concertation avec les professionnels hôteliers indépendants n’a eu lieu et sont manifestement en contradiction totale avec l’esprit de dialogue qui a guidé les travaux des Assises du Tourisme.
Ainsi, l’ensemble des organisations professionnelles du tourisme déplorent le manque de concertation et de cohérence dans des taxes qui toucheront principalement les hôteliers qui font face à une «concurrence déloyale» des meublés touristiques en forte croissance, comme Airbnb.
27 juin 2014