Suite à la déclaration d’Airbnb annonçant avoir reversé 5,5M€ de taxe de séjour à la Mairie de Paris, l’Association pour un Hébergement et un Tourisme Professionnels (AhTop) a publié des analyses démontrant que 80% de la clientèle des plateformes numériques dédiées à la location de meublés touristiques était soustraite à l’industrie hôtelière, et que les conditions de collecte de taxe de séjour numériques n’étaient « ni homogènes, ni systématiques ».
L’association révèle en effet que sur Airbnb, aucune taxe de séjour ne serait collectée pour une réservation individuelle, et qu’un euro le serait pour une réservation double, lorsque la taxe de séjour systématique pour les hôteliers parisiens est en moyenne à 1,99€.
La différence entre le montant de la taxe de séjour qu’Aibnb semble avoir collecté et le montant qu’elle aurait dû collecter correspondrait à une perte de 5 millions d’euros pour la Mairie de Paris.
« Contrairement aux apparences, le fonctionnement de ces plateformes dans la collecte de la taxe de séjour est ubuesque. Cette différence de traitement entre acteurs traditionnels et acteurs du numériques est injustifiable et constitue un élément avéré de concurrence déloyale qui nous est préjudiciable. Dans un contexte très difficile marqué par les événements tragiques des derniers mois et de ces derniers jours, cette concurrence déloyale conduit à une perte de CA pour les hôtels parisiens de 316 millions d’euros soit une perte pour nos finances publiques d’un minimum de 31,6 millions d’euros de TVA ; ces constats ne s’appliquant pas à la seule capitale », déclarait Jean-Bernard Falco, président de l’AhTop. « Le chiffre de collecte de la taxe de séjour à Paris diffusé par Airbnb, s’il peut, à première vue, paraître important cache une réalité très différente au préjudice de la Mairie de Paris et des acteurs traditionnels de la filière de l’hébergement touristique. L’heure est grave et la concurrence dévoyée à laquelle ils sont confrontés du fait des pratiques de ces plateformes, conduit aujourd’hui certains hôteliers à devoir licencier du personnel, ce qui n’était pas arrivé depuis 25 ans. Ces dérives doivent cesser sans quoi le secteur du tourisme, premier employeur de France et premier contributeur au PIB français, sera confronté à des répercussions structurelles tant sur l’emploi que sur sa croissance ».
7 octobre 2016