Les effets économiques des attentats de novembre dernier à Paris se font encore sévèrement ressentir dans le secteur de l’hôtellerie.
Au niveau de la région Île-de-France, « au troisième trimestre 2016, le nombre de nuitées dans les hôtels a sensiblement baissé d’au moins de 15 % par rapport à la même période de 2015 », indique une note du Crocis, un observatoire de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Île-de-France.
Ce sont les touristes étrangers qui délaissent le plus l’Île-de-France. « La diminution de la fréquentation de la clientèle étrangère a de nouveau été particulièrement importante : une baisse 13,9 % en glissement annuel sur le troisième trimestre 2016, contre moins 6,0 % pour la clientèle hexagonale », précise le Crocis.
Constat confirmé par le Comité régional du tourisme (CRT) qui indique que les récents événements ont causé un fort recul de la fréquentation touristique dans la région-capitale dont l’impact économique est net : 750 millions d’euros environ de chiffre d’affaires en moins sur les six premiers mois de l’année.
"Il est temps de prendre conscience de la catastrophe que le secteur du tourisme est en train de vivre", s’alarme dans un communiqué Frédéric Valletoux, président du CRT Ile de France. "L’heure n’est plus aux campagnes de communication mais bel et bien à la mise en place d’un plan ORSEC."
Dans les hôtels de Paris et d’Ile-de-France, les nuitées affichent une baisse de 8,5% au premier semestre par rapport aux six premiers mois de 2015, avec un recul de 11,5% pour les touristes internationaux et de 4,8% pour les Français, selon le bilan du CRT Ile de France. Le nombre des visiteurs japonais a chuté de 46,2%, et ce malgré l’opération séduction engagée début janvier par Atout France et le Conseil régional Ile de France.
Le repli atteint 35% pour les Russes, 19,6% pour les Chinois et 5,7% pour les Américains.
Le GNI redoute une myriade de plans sociaux : C’est l’état d’urgence dans l’industrie hôtelière. Le marasme dans lequel se débattent hôtels, restaurants menace d’avoir des répercussions massives sur l’emploi. Didier CHENET, le président du Groupement National des Indépendants (GNI), prévient déjà « …que les professionnels ont pallié leurs difficultés en adoptant ces solutions temporaires et en limitant le recours aux emplois saisonniers, la situation ne pourra perdurer longtemps encore et, à ce jour, 1 établissement sur 4 envisage des licenciements économiques ». Face à cette accumulation de problèmes conjoncturels qui ont conduit à des baisses de fréquentation, du ticket moyen en restauration, du revpar en hôtellerie et à des problèmes de trésorerie, les professionnels du secteur ont tout mis en oeuvre pour maintenir les emplois.
Conseillé et accompagné par le GNI, ils ont privilégié les solutions consistant à mettre leurs salariés, en congés, en formation et en activité partielle afin de ne pas recourir aux licenciements en cette période très délicate. Pour Didier Chenet, il s’agit aujourd’hui de préserver l’emploi car après des mois de difficultés, auxquels il va falloir faire face si aucune aide n’intervient.
Aussi, le GNI continue de réclamer auprès du gouvernement avec insistance des mesures en direction des professionnels des CHR, notamment un allègement immédiat des charges sociales et fiscales qui pèsent sur les entreprises du secteur.
Il sollicite à ce titre :
– un moratoire sur les charges Urssaf de 15% (certains professionnels ne parviennent pas à bénéficier du CICE de façon anticipée),
– une exonération totale des charges sociales pour les contrats d’apprentissage et d’alternance,
– une réduction voire même une exonération de la contribution foncière des entreprises (CFE), celles dont l’activité est en baisse et enregistre un résultat négatif,
– une exonération des droits de mutation et de succession en cas d’engagement à investir dans la modernisation de l’établissement à due concurrence des dits droits,
– le rééchelonnement des emprunts tant auprès de la BPI que des banques de résea.
21 octobre 2016