Les mouvements sociaux à la Sncf qui s’étalent sur cinq semaines toutes zones confondues et chez Air France, auxquels s’ajoute une météo maussade dans le Sud-Est qui perdure depuis le week-end pascal, les professionnels du secteur des industries hôtelières de la Côte d’Azur ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 10 à 15 %.
Autre constat, les professionnels enregistrent déjà des annulations des réservations à venir de 30% mais également des reports de séjours pour la période des vacances scolaires de Pâques et pour les semaines à venir (les ponts du mois de mai et de juin,deux mois très touristiques, tant pour le tourisme de loisirs que celui d’affaires).
Pour booster les touristes, le CRT Côte d’Azur France vient de lancer une campagne de promotion pour une hausse de l’affluence étrangère en anticipation du risque de baisse de la clientèle française pour cause de grèves dans le transport. « La clientèle française risque de renoncer à se déplacer en France du fait des grèves à répétition dans les transports d’ici fin juin. Même si les touristes hexagonaux ne sont pas majoritaires sur la Côte d’Azur (48% des 11 millions de visiteurs annuels), en concertation avec les professionnels de l’hébergement azuréen, il est apparu pertinent de déclencher tout de suite une campagne de promotion pour compenser par une hausse supplémentaire de la fréquentation étrangère les pertes potentielles sur la clientèle française (vacances de printemps et ponts de mai) », indique le communiqué du CRT.
Pour les professionnels du Languedoc, la baisse de fréquentation touristique pour les vacances du Printemps est de l’ordre de plus de 10 % par rapport à la même période en 2017 selon les premiers constats du CRT d’Occitanie.
Si l’impact de ces mouvements sociaux est plus visible sur le littoral, les hôteliers de la capitale ne sont pas mieux lotis. En effet,les professionnels franciliens du tourisme annoncent déjà un recul du taux d’occupation des chambres de près de 8 % par rapport à l’an dernier.
En restauration, le chiffre d’affaires a baissé de 10 à 25% par rapport à un jour normal, selon un calcul réalisé par le Groupement national des indépendants (GNI) dans les grandes villes de l’hexagone. L’Umih évalue les pertes du secteur hôtelier à « 150 millions d’euros » pour le seul mois d’avril.
Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, fait de son côté état « d’annulations par précaution de séminaires professionnels ou de voyages de presse » et estime l’impact global des conflits sociaux pour l’hôtellerie et la restauration « entre 500 millions et un milliard d’euros ».