« S’il comporte une bonne nouvelle, il laisse un goût très amer », a réagi Didier Chenet (président du GNI) à l’issue du comité interministériel du tourisme du 14 mai.
« La vraie bonne nouvelle, c’est que nos concitoyens vont pouvoir revenir dans nos établissements dans les départements verts à compter du 2 juin et qu’ils vont pouvoir réserver leurs vacances en France […] Pour les y inciter, nos hôteliers s’engagent à accepter les demandes de remboursement des réservations effectuées directement auprès d’eux en cas d’annulation pour cause de Covid-19 », a notamment indiqué Didier Chenet, faisant suite aux annonces du Premier ministre Edouard Philippe. La réouverture des cafés et restaurants sera soumise au respect d’un protocole sanitaire, tandis que la date et les modalités seront précisées le 25 mai prochain.
Le président du GNI a toutefois tenu à réagir à la règle imposée des 4 m2 par personne. Sur ce sujet, il exige « que la raison l’emporte et que sans compromettre la santé des salariés et des clients, une solution soit trouvée. La notion de mètre carré n’est pas opportune dans nos établissements où les clients sont installés autour de tables qui imposent déjà une distance de sécurité. Il faut retenir une distanciation sociale d’un mètre linéaire, et lorsqu’elle risque d’être compromise, imposer le port du masque à notre personnel ».
Didier Chenet a par ailleurs déploré que « l’essentiel des mesures gouvernementales consiste en des prêts, PGE, PGE saisonniers […], prêts tourisme, etc. Nos professionnels sont déjà très endettés et leur capacité de remboursement déjà toute mobilisée. Ils attendaient une autre réponse que celle consistant à encore augmenter leurs dettes pour rembourser des pertes dont ils ne sont pas responsables », affirme-t-il.
S’il reconnaît que des mesures d’aides ont été annoncées, « elles exigent des précisions pour que nous puissions en appréhender l’importance et l’impact », relève Didier Chenet, prenant l’exemple des exonérations de charges sociales et du crédit de cotisations.
La remise de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) et de la taxe de séjour dépendront, elles, « du bon vouloir des maires et des présidents de communautés de communes », souligne le président du GNI.
« D’autres mesures, encore, sèment le trouble, comme la révision des modalités du chômage partiel à compter de la fin septembre 2020 alors que certaines entreprises seront toujours dans l’incapacité de rouvrir », affirme celui qui note enfin l’absence de certaines mesures « comme celles relatives aux loyers ou aux assurances ».
Pour conclure, Didier Chenet fait part de l’inquiétude de l’ensemble de la profession (restaurateurs, cafetiers, hôteliers, mais aussi traiteurs, discothèques…) et considère ce plan comme « un plan d’étape », qui « doit être complété ». « Il en va de la survie de nos établissements », insiste celui pour qui « il est indispensable que des mesures concrètes soient annoncées » d’ici le 25 mai.
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