A l’issu du comité interministériel du tourisme, le premier ministre a annoncé « un engagement de plus de 18 milliards d’euros pour les finances publiques » en faveur du tourisme.« C’est sans précédent, c’est massif, c’est nécessaire», a-t-il insisté.
On retiendra pour les industries hôtelières que les deux premières revendications du secteur ont été partiellement entendues :
– le recours à l’activité partielle sera possible jusqu’à fin 2020 pour les entreprises du tourisme et de l’évènementiel.
– l’accès au fonds de solidarité, pour les entreprises du secteur des cafés hôtels restaurants, du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture, sera prolongé jusqu’à fin septembre – les professionnels le demandaient jusqu’à la fin de l’année.
– le fonds de solidarité privé de 1,3 milliard d’euros sera ouvert pour le secteur du tourisme «jusqu’à la fin de l’année 2020». «L’aide qui sera versée pourra aller jusqu’à 10.000 euros». L’accès sera élargi aux entreprises jusqu’à 20 salariés.
– les dispositifs de prêts «seront renforcés» notamment pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, a ajouté Édouard Philippe, avec un plafond qui pourra atteindre le chiffre d’affaires des 3 meilleurs mois de l’année précédente. L’enveloppe des prêts tourisme de BPI France sera portée de 250 millions à un milliard d’euros. Les banques, de leur côté, se sont engagées à systématiquement proposer un report des mensualités des prêts de 12 mois.
Mais des questions restent en suspens notamment pour l’hôtellerie et la restauration, dont l’activité est toujours suspendue. Un collectif de restaurateurs demande d’ailleurs des «mesures d’urgence temporaires», parmi lesquelles une baisse de la TVA à 5,5%, craignant que «plus de 25%» des établissements «n’arrivent pas à survivre» à la crise.
Par ailleurs, le premier ministre Édouard Philippe a annoncé que «les Français pourront partir en vacances en France en juillet-août», sous réserve toutefois «de possibles restrictions très localisées» en fonction de l’évolution de l’épidémie de coronavirus. «Quand je dis en France, c’est évidemment en métropole, dans l’Hexagone, et dans les outre-mer», a-t-il ajouté. Les Français peuvent prendre leurs réservations», a encouragé le premier ministre, en soulignant que «les acteurs du tourisme, de l’hôtellerie, se sont engagés à faire en sorte qu’elles soient intégralement remboursées dans l’hypothèse où l’évolution de l’épidémie ne rendrait pas possible le départ en vacances».
Le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne en charge du tourisme a rappelé que le secteur du tourisme a bénéficié des dispositifs génériques mis sur pied par l’État, dont 6 milliards d’euros de prêts garantis pour 66.000 entreprises du secteur de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme. «La France est rentrée dans cette crise en étant première en matière de tourisme et elle doit le rester», a-t-il encore martelé.
Enfin, les assureurs, qui ont été reçus mercredi à Bercy, devraient aussi être appelés à contribuer au fond de solidarité. Mais aucune décision n’a été prise pour les pertes d’exploitation…