Un peu plus de la moitié des Français sont partis en vacances au cours des deux mois d’été, soit 20% de moins que l’an dernier. Les vacanciers ont dans l’ensemble privilégié les destinations françaises, la majorité d’entre eux (plus du tiers) faisant le choix du littoral. La moyenne montagne et la campagne ont également attiré les voyageurs, à la recherche d’« espaces à l’image de destination préservée comme les Vosges, le Jura, la Dordogne, l’Ardèche, l’Aveyron, la Lozère», résume Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme.
La Bretagne a connu une fréquentation très dynamique en accueillant 12% des séjours estivaux des Français cette année. Une fréquentation française qui a permis de compenser l’absence très nette des touristes étrangers, principalement les Britanniques. C’est deux fois plus que l’an dernier : « pour notre région, c’est une bouffée d’air frais aux professionnels, sans toutefois leur permettre de compenser les pertes du printemps » selon le comité régional du tourisme breton.
La Normandie a connu une bonne fréquentation sur ses côtes de la Manche (Côte fleurie, Côte Nacre, Côte d’Opale…). Les clientèles françaises ont été plus nombreuses, notamment les Franciliens et les Nordistes, compensant la perte des clientèles étrangères. Les touristes étrangers de proximité sont toutefois présents dans la Manche, particulièrement les Belges, plus nombreux qu’en 2019.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Mercantour, les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute Provence, les professionnels du tourisme n’ont jamais fait une aussi bonne saison que cette année assure le Comité régional du tourisme du PACA. Cependant, la fréquentation touristique en Côte d’Azur France est en net retrait par rapport aux années précédentes.
Pour la deuxième année d’affilée, la fréquentation de l’île de Beauté est en chute libre (+ de 7%). Le tourisme corse est plombé par la désertion des étrangers indique l’Agence du tourisme de la Corse, qui observe « une saison en demi-teinte ».
En Languedoc-Roussillon, la saison a été mitigée avec une baisse moyenne de fréquentation de l’ordre de 15% notamment en l’absence notable de clientèle étrangère. Les restaurateurs du littoral méditerranéen ont connu un mois de juillet et d’août compliqués avec la canicule.
Les professionnels des Vosges ont connu une hausse de la fréquentation de 10 à 20 % selon les secteurs et, par rapport à l’été 2019, « un tourisme de proximité qui a surtout profité aux gîtes, hébergements de plein-air et accueil à la ferme » indique le directeur de l’Office de tourisme des Hautes-Vosges.
Dans le Jura, les professionnels ont également profité du tourisme de proximité : « Notre région a connu un essor de fréquentation sans précédent. On a connu des taux d’occupation historiquement élevés » se félicite le directeur de Jura tourisme.
Les Pays-de-la-Loire ont bénéficié d’une bonne fréquentation touristique en évolution par rapport à l’année dernière (+30% de fréquentation des 3.500 km d’itinéraires cyclables des Pays-de-la-Loire). Par contre, pour le département de la Mayenne « la médiatisation de la situation sanitaire en plein cœur de l’été » a provoqué « jusqu’à 80% d’annulation des réservations de clients étrangers », selon l’agence de développement économique.
Sur la Côte atlantique, la fréquentation touristique a progressée par rapport à l’an dernier. Le Pays Basques et le Bassin d’Arcachon ont été les principaux sites visités par les français.
Le tourisme dans les massifs montagneux des Alpes et des Pyrénées a bien résisté et la saison a été jugée bonne pour 7 professionnels sur 10. Le taux d’occupation des stations de montagne est en hausse de +5,6 points par rapport à l’année dernière, selon l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM).
Pour la première ville touristique du monde, la situation est catastrophique et ce, aussi bien à Paris qu’en Ile de France. L’ensemble des professionnels du secteur des industries hôtelières franciliennes observe un bilan très décevant avec une chute de plus de 60 % de fréquentation notamment de la clientèle étrangère (seuls 9,4 millions de touristes ont visité la capitale et sa région en 2020 contre 23,7 millions au premier semestre de l’an dernier).
Cette année, avec les restrictions effectives et les inquiétudes sur les voyages à l’étranger, les Français sont restés dans l’Hexagone et ont privilégié un tourisme de proximité, de patrimoine, de nature avec des activités de plein air, des savoir-faire ou des terroirs à découvrir, de petits sites confidentiels… Les CRT confirment qu’il y a depuis cette saison estivale une demande forte pour un « autre tourisme ». P.G
Sources : Protourisme-Veille Info Tourisme-FR3 Régions