Mené par son président Laurent Repelin, le GECO Food Service a récemment commandé une étude quantitative traitant de l’impact du Covid-19 sur la CHD. Réalisée auprès de 1 200 personnes en trois fois, entre le 20 mai et le 20 septembre 2020, cette étude permet de décrypter les nouveaux comportements des consommateurs face aux fermetures et limitations d’activités multipliées dans le secteur au cours des derniers mois.
Les résultats sont sans appel : ils sont 78% de Français à avoir changé leurs habitudes. En augmentant leur prise de repas à domicile avec de la cuisine « maison » tout d’abord, en privilégiant les commerces de quartier à la restauration commerciale ensuite, et en allant moins souvent au restaurant qu’auparavant (49%).
En revanche, la remontée massive du télétravail en septembre 2020 (30% des actifs), induit un intérêt pour la RHD : au moins une fois par semaine, 39% vont au restaurant (contre 33% des salariés en entreprise), 21% commandent en LAD, et 32% achètent en VAE (avec budget hebdomadaire moyen dédié à la restauration supérieur de 19% à celui des personnes travaillant en entreprise).
Pour autant, la restauration commerciale peine à retrouver son niveau d’avant Covid, avec 4 Français sur 10 qui fréquentent moins les établissements de restauration et un budget moyen hebdomadaire par foyer en retrait de -12% par rapport à l’avant crise (50,80 € v/s 57,50 €). Et, consignes sanitaires obligent, les rassemblements festifs baissent de -14 points quand la fréquentation seule augmente de 10.
La crainte de contracter le virus est encore dans tous les esprits au moment d’aller au restaurant pour la moitié des Français. C’est pourquoi l’hygiène est aujourd’hui un critère d’attention privilégié́ (+60%), devant les prix (+26%), l’origine géographique des produits (+27%) et le bio (+12%). 24% se renseignent notamment sur les mesures d’hygiène prises par l’établissement avant leur venue (bouche à oreille pour 58%, Internet pour 45%). A noter également, 38% des personnes interrogées passent moins de temps au sein même du restaurant qu’avant et 50% ont constaté une augmentation des prix pratiqués. Mais le niveau de confiance accordé aux restaurateurs continue de progresser, ce qui encourage le secteur à aller de l’avant. De nouvelles attentes de consommateurs ont également émergé : du fait maison (74%) et de l’origine France (60%) pour les restaurants ; du fait maison (46%) et des produits locaux (42%) en restauration rapide, une offre plus petite mais de qualité en boulangeries (29%); des produits d’origine France dans les bars et cafés (47%) et enfin, des produits locaux en restauration collective (54%).
« Si nous voulons mieux anticiper notre avenir, ajuster nos comportements et adapter nos produits destinés à la restauration nous devons proposer à nos clients une offre plus adaptée et pertinente », déclarait Laurent Repelin. « Une nouvelle normalité se dessine et nous devons mieux comprendre son fonctionnement. La COVID-19 a œuvré comme un accélérateur de changements et la filière du hors domicile fait preuve d’agilité pour réorienter ses marchés. Nous devons accélérer cette transition vers une logique d’innovation forte vers une plus grande hybridation et digitalisation de nos pratiques ».