Après une deuxième journée de conférences portant sur la reconquête des clients et les approches de développement durable, le GNI a clôturé son 6è congrès annuel le 16 novembre, en présence d’Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion.
Le président du GNI, Didier Chenet, a notamment remercié la ministre pour la prise en charge des salariés au titre de l’activité partielle durant la crise. L’attractivité des CHR et des métiers doit aussi s’appuyer sur des outils et notamment la digitalisation, a poursuivi le président. « La digitalisation de nos établissements est engagée et doit s’accélérer. Pour cela, il est indispensable de convaincre nos professionnels du retour sur investissement qu’ils peuvent attendre de cette digitalisation. Le défi mérite d’être relevé en accélérant la sensibilisation et la formation de nos professionnels au numérique », a ajouté Didier Chenet, en précisant que le syndicat vient de remporter un appel à projet dans ce domaine de Bpifrance. Parmi les autres propositions du GNI, la simplification et l’amélioration des dispositifs d’accompagnement des entreprises d’aide à la digitalisation qui restent méconnus ou encore la création d’un observatoire du digital. « Le chèque numérique national de 500 euros ne permet pas d’engager un processus de digitalisation. Quant aux multiples dispositifs régionaux, s’ils ont le mérite d’exister et de venir en complément, rares sont les professionnels qui les connaissent et y ont recours », a complété le président. Autre point soulevé, recourir à une écologie pragmatique comme la collecte des biodéchets des CHR. « Nous ne voulons pas d’une écologie punitive à l’image de la prochaine interdiction du chauffage des terrasses. »
Rémunérations : un accord devrait être trouvé avant fin 2021
Le syndicat professionnel a également abordé les discussions autour de la grille de classification et la grille de rémunération actuellement menées avec les quatre autres organisations professionnelles. « Nous espérons avoir une signature d’ici la fin du mois de décembre. Nous voulons aussi porter les réflexions sur l’organisation du temps de travail afin de limiter ou de compenser les suggestions, comme le travail en coupures ou le week-end, autour de la santé de nos collaborateurs et de l’épargne salariale. » Le GNI a également demandé une remise à plat du fonctionnement et des garanties de la mutuelle frais de santé obligatoire de la branche instaurée en 2011. Il préconise d’élargir son rôle en la dotant d’un fonds de formation, d’un plan épargne retraite des salariés et éventuellement d’une assurance en cas de dépendance. « Ce travail sur l’attractivité de nos métiers ne relève pas selon moi du seul ressort de ses organisations professionnelles et de ses acteurs. Nous ferons notre part mais nous avons aussi besoin, Madame la ministre, de travailler avec le gouvernement à l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés du secteur. Une première mesure se profile avec la défiscalisation des pourboires mais chacun sait qu’elle ne suffira pas ». Concernant le chèque inflation de 100 euros pour les collaborateurs touchant moins de 2 000 euros nets par mois, « c’est une bonne mesure mais attention à ce que sa mise en œuvre ne tourne pas au fiasco. J’ai entendu que les salariés pourraient solliciter les entreprises avec lesquelles ils n’ont plus de contrat de travail pour obtenir le paiement du chèque inflation. Le coût de la mise en œuvre du dispositif dans un tel cas serait proche du montant devant être versé aux salariés. » Autres mesures à considérer pour renforcer l’attractivité du secteur, la révision du régime des avantages en nature comme le logement, la nourriture, qui sont assujettis aux charges sociales et fiscales alors que les titres restaurant en sont exonérés.
Un dialogue social nourri
« Avec l’appui qui vous a été apporté par l’Etat à la hauteur de l’ampleur de la crise, vous avez su traverser avec résilience cette période inédite, a indiqué la ministre à l’attention des professionnels. En cette fin d’année et dans un contexte de reprise économique, il est désormais temps de se tourner vers l’avenir. Nous devons soutenir le rebond de notre économie, renforcer l’attractivité de notre secteur et anticiper les mutations que la crise accélère. Pour répondre à ces enjeux, l’Etat a apporté un soutien massif aux entreprises en mettant en place des outils innovants d’accompagnement et de formation des salariés. »
Entre mars 2020 et août 2021, près de 155 000 entreprises du secteur ont été soutenues au titre de l’activité partielle pour un montant cumulé de 8 milliards d’euros, a rappelé la ministre en revenant sur les nombreuses actions menées en faveur de la formation des salariés et les aides pour soutenir de l’apprentissage. Le secteur doit répondre à un enjeu d’attractivité, presque la moitié des entreprises rencontrant des difficultés pour recruter et plus encore qu’avant la crise, a ajouté la ministre. « Les enquêtes auprès des salariés et des demandeurs d’emplois sont claires, une partie du manque d’attractivité de vos métiers provient des conditions de rémunération et de travail. Le premier niveau de la grille est inférieur de 41 euros par mois au Smic. Cet écart s’est évidemment accru au 1er octobre. » Au-delà des rémunérations, les négociations doivent prendre en compte les enjeux de qualité de l’emploi comme la formation professionnelle, les conditions d’emplois, a complété la ministre qui s’est dit convaincue « par un dialogue social nourri » pour trouver des solutions adaptées aux entreprises.
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