Food Service Vision dévoilait mi-mars les résultats de sa 10e Revue stratégique intitulée « Food Service et Covid-19 : Secousses et mutations ».
Celle-ci note un ralentissement de l’activité dans la restauration en décembre 2021, avec un recul de CA de 15 % pour le secteur. Sur l’année, la baisse s’établit à 26 % par rapport à 2019 (soit 23 milliards d’euros) et touche essentiellement la restauration commerciale.
Le rebond de l’épidémie et les nouvelles restrictions (fermeture des discothèques, annulations d’événements, interdiction de la consommation debout dans les cafés et les bars, pass vaccinal, télétravail…) expliquent ces chiffres. Toutefois, la saison touristique a fait preuve de vigueur, puisque la fréquentation des vacances de Noël s’est révélée supérieure à celles de 2020 et 2019.
Livraison et marques virtuelles
Par ailleurs, la livraison continue de s’installer (+ 8 points de taux de pénétration depuis le début de la crise), tandis que la vente à emporter reste stable, note Food Service Vision. Entre juillet 2021 et janvier 2022, les marques virtuelles de restauration ont, elles, enregistré un taux de progression de 85 %.
Concernant le début d’année, le cabinet fait état d’un léger rebond en février (-11 % de CA vs 2019), dû notamment à une hausse du pouvoir d’achat, une baisse du taux de chômage et une tendance à l’augmentation des salaires. Cependant, cette observation concerne surtout les commerces hors GMS alors que « les performances de la restauration commerciale et de la restauration collective sont en retrait ».
Food Service Vision livre également des données concernant l’évolution des attentes des Français au restaurant. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter une hygiène impeccable (83 % en février 2022 contre 64 % un an plus tôt), à être attentifs au prix des plats proposés (82 % vs 51 %) et à l’offre de produits locaux (71 % vs 58 %). Le fait maison est également un critère majeur pour 79 % d’entre eux.
Conséquences de la guerre en Ukraine
Cette Revue stratégique est aussi l’occasion pour le cabinet de dresser des perspectives pour les prochains mois, notamment au regard de la situation internationale. En raison de la guerre en Ukraine, « la hausse des prix va encore s’accélérer et de nombreux produits devraient subir des augmentations supérieures à 20 % », indique ainsi Food Service Vision. Au cours du 1er trimestre 2022, la hausse des tarifs généraux des distributeurs CHD s’est établie à 10,6 % (contre 6,7 % au 4e trimestre 2021).
Les principaux produits concernés sont les pâtes alimentaires (+ 23,9 %), les sucres (+ 23,3 %), les confitures et fruits au sirop (+ 22,2 %), les laits de conserve (+ 21,6 %) et les huiles (+ 19,9 %). La hausse devrait par ailleurs s’accentuer sur le blé, le maïs, l’huile et les tourteaux de tournesol, la viande et les emballages en aluminium.
Le climat anxiogène pourrait également peser sur la consommation des Français, tandis que les conséquences sur le tourisme étranger et les déplacements professionnels internationaux restent encore difficiles à prévoir. Face à cette situation, Food Service Vision livre deux scénarios : le premier, optimiste, dans lequel l’activité de la restauration resterait en dessous de 2019 (-3 %) mais avec une accélération aux 3e et 4e trimestres ; le second, pessimiste, dans lequel le CA de la restauration serait encore en retrait de 14 % par rapport à 2019.
M.B.
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