La saison estivale a été « historique », mais la rentrée se fait sous tension pour les professionnels de la restauration : c’est ce qu’indique la 12e édition de la Revue Stratégique de Food Service Vision, qui couvre la période de mai à août 2022.
Depuis mai 2022, le secteur de la restauration enregistre une hausse de son CA par rapport à 2019, avec une augmentation de 8 % sur la période juin-août, et un pic de 9 % enregistré en août. Ces chiffres positifs ont été fortement soutenus par la restauration commerciale, qui a vu son CA augmenter de 12 % entre juin et août.
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette saison historique. Les touristes se sont faits plus nombreux : 7 Français sur 10 sont partis en vacances, dont 75 % sont restés en France, soit environ 2 millions de touristes supplémentaires. Le tourisme international, lui, a retrouvé son niveau de 2019, avec 25 millions de touristes étrangers.
Ces vacanciers ont davantage fréquenté les établissements hôteliers (+14 % par rapport à 2021) et ont plus dépensé (+10 %). Toutefois, cette hausse du CA s’explique avant tout par l’inflation.
La restauration rapide (+19 %), les cafés, bars, pubs et discothèques (+14 %) ainsi que les hôtels (+11 %) sont les segments qui ont le plus profité de cette période estivale.
Des inquiétudes nombreuses
Malgré ces chiffres, les inquiétudes demeurent en cette rentrée. La hausse des charges (+ 22 % en août pour l’énergie ; hausse des salaires…) et du coût des produits alimentaires (+33,8 % sur les pâtes alimentaires, +24,1 % pour les découpes de poissons surgelés…) viennent s’ajouter à un manque de personnel.
De plus, les dispositions prévues par la loi AGEC (mise en place de solutions de tri ou d’achat de vaisselle réutilisable) compliquent le quotidien de certains établissements. En parallèle, les consommateurs entendent réduire leurs dépenses au restaurant : en août, 33 % des Français souhaitaient ainsi moins dépenser, contre 24% en mai.
Outre la hausse du coût de l’énergie, c’est sa gestion qui questionne les acteurs de la restauration : les exigences de baisse de la consommation entre 18 et 20 heures, ainsi que les difficultés à renégocier les contrats inquiètent le secteur. « L’énergie, on travaille dessus pour diminuer la facture. C’est compliqué. On réduit les éclairages de 40 % », explique l’un des hôteliers interrogés par Food Service Vision.
Food Service Vision estime toutefois que le CA du marché CHD pourrait se situer à 3 % de plus que 2019 pour l’année 2022.
I.E.
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