Atout France a livré sa vision du tourisme de demain, lors d’une après-midi d’échanges le 14 décembre dernier, qui a réuni quelque 110 participants. Plusieurs experts ont apporté leur témoignage comme Cédric Audenis, commissaire général à la stratégie et à la prospective chez France Stratégie, François Gemenne, chercheur, co-auteur du 6e rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), de retour de la COP28.
D’ici 2040, le tourisme va être affecté par les effets du changement climatique – augmentation du nombre de canicules, sécheresses, incendies et événements extrêmes…-, s’accordent les experts. « On sent que ça va avoir un effet très important sur le tourisme même si à ce stade cela n’est pas observable de manière substantielle, a précisé Cédric Audenis. Depuis 2022, on se dit que ça peut arriver plus vite qu’on ne le pensait. »
La question de la saisonnalité, l’adaptation du secteur touristique face aux impacts du changement climatique, vont être essentiels, a déclaré François Gemenne. « Je n’exclus pas que d’ici 20 ou 30 ans, on revienne sur la Côte d’Azur à un tourisme d’hiver plutôt que d’été. Ce n’est pas en soi une catastrophe mais ça demande d’adapter l’offre touristique, les hébergements… Plus tôt le secteur se saisira de cette question, plus il sera gagnant à l’avenir, y compris dans l’offre touristique qui pourra être proposée aux voyageurs. »
Faire de la France une référence en matière de tourisme durable
Les équipes d’Atout France ont présenté leur étude intitulée « Horizon 2040 : construire ensemble les tourismes de demain ». « Nous partageons l’ambition de faire de la France une référence en matière de tourisme durable à l’horizon 2030 », a indiqué en préambule Caroline Leboucher, directrice générale d’Atout France, en précisant que connaître les trajectoires possibles à l’horizon 2040 permet d’éclairer sur les actions à mener.
L’étude prospective d’Atout France se base sur quatre scénarios, du plus optimiste, « le village mondialisé », qui prévoit 120 millions de visiteurs internationaux par an dans l’Hexagone, au plus pessimiste, axé sur une « archipélisation du monde » qui se traduirait par un tourisme contraint et seulement 30 millions de visiteurs étrangers par an. « Aucun des quatre scénarios ne représente un pari réaliste sur l’avenir, a précisé l’organisme de promotion du tourisme en France. Mais, tous ensemble, ils dessinent des directions crédibles couvrant un vaste champ des possibles. Leur but n’est pas de prédire mais d’ouvrir des pistes de réflexion pour anticiper des évolutions possibles, de s’y préparer et d’en décliner des plans d’action pour se positionner sur les trajectoires les plus souhaitables. »
Deux tables-rondes ont ensuite permis d’échanger autour des bonnes pratiques. Parmi les intervenants, Anne Pruvot, DG de SNCF Connect & Tech, Nicolas Dayot, président de la FNHPA, Jean Pinard, DG du CRTL Occitanie, Catherine Gouttefarde, DG du CRT Grand Est, Christian Mantei, président du conseil d’administration d’Atout France, Stéphane Le Bihan, DG de VVF Villages.
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N.F.
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