Le cabinet In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie (TCH) et Deloitte ont détaillé les dernières tendances du secteur de l’hôtellerie et les orientations à venir, lors de leur conférence annuelle qui s’est tenue le 9 février dernier au Palais Brongniart à Paris, devant quelque 600 invités, professionnels du secteur et investisseurs.
« L’hôtellerie française affiche un chiffre d’affaires en hausse de 10% pour l’année 2023, un vrai record, confirmant la reprise de l’année dernière, s’est réjoui Philippe Gauguier, associé d’In Extenso TCH, en préambule. L’hôtellerie française devrait bénéficier cette année d’un environnement favorable sur le plan économique. Au niveau événementiel, la France va évidemment bénéficier des JO, une opportunité à ne pas rater pour 2024 mais également pour cette vitrine de communication qui doit augurer une dynamique pour ces prochaines années. » Autres éléments favorables, le retour des clientèles internationales notamment américaines et asiatiques mais également l’attractivité du secteur de l’hôtellerie pour les investisseurs. « Face aux difficultés que connaissent les autres classes d’actifs, l’hôtellerie fait presque office de valeur refuge », a souligné l’associé.
Par ailleurs, si certains ont pu craindre un risque de surcapacité hôtelière sur l’Ile-de-France, il n’en est rien. « Le volume de chambres a progressé de seulement 1,5% sur les cinq dernières années. Les 129 hôtels créés sur la période, représentant un peu plus de 11 500 chambres, compensent pratiquement les sorties du marché dans le même temps. L’intérêt des nouveaux investisseurs est donc appréciable pour soutenir une dynamique indispensable au renouvellement de l’offre ».
Un impact modéré des JO sur l’ensemble de l’année
Quel sera l’impact des JO sur l’activité des hôtels ? A cet égard, la Coupe du monde de rugby est riche d’enseignements, a souligné Olivier Petit, directeur associé d’In Extenso TCH. L’impact de cet événement qui s’est déroulé du 8 septembre au 20 octobre 2023 a été très positif pour les territoires qui ont accueilli les matchs, sauf à Paris, qui pourtant enregistre généralement une activité MICE soutenue à cette période. « On peut penser que le renchérissement des prix au moment des matchs, a eu un effet repoussoir pour certaines clientèles qui ont préféré organiser différemment ou reporté leurs déplacements et leurs événements sur Paris. Ce phénomène d’attractivité et d’aversion observé durant la Coupe du monde de rugby sera peut-être identique sur certaines périodes des JO ». Si Paris enregistre une hausse du RevPAR de 17% sur l’année 2023, l’augmentation atteint seulement 2% sur les deux mois de la Coupe du monde de rugby.
Concernant les perspectives du secteur de l’hôtellerie : « Nous n’envisageons pas un recul des prix moyens sur Paris ou la France. En revanche, nous nous attendons à un tassement de la progression. » L’impact des JO devrait être modéré sur l’activité des hôteliers, en considérant l’ensemble de l’année. « Nous ne nous attendons pas à un surcroit de fréquentation ultra-déterminant à l’échelle de l’année. Pour mémoire, lors des JO de Londres 2012, la hausse de RevPAR s’est élevée à +2,7% par rapport à l’année précédente », a précisé Olivier Petit qui table sur une « belle année » 2024 pour les régions. Le cabinet prévoit ainsi une hausse du RevPAR de 3,7% en province en 2024 par rapport à 2023, de +3,5% pour la Cote d’Azur et de +5% à Paris.
N.F.
>A LIRE AUSSI…
Les dernières actualités du secteur